Poète, écrivain, il est le premier président de l’Amicale des auteurs camerounais de la diaspora (AMACAD), basée à en région parisienne, en France. Il explique la naissance du projet et les objectifs de cette association qui peaufine sa participation à la grande fête du livre africain dans la capitale française, en mars prochain.

Mr le Président, merci pour votre disponibilité. Vous êtes à la tête de l’Amicale des auteurs camerounais de la diaspora (AMACAD), association qui se prépare à participer à la page 4 du Salon du livre africain de Paris (SLAP), du 14 au 16 mars, Espace des Blancs Manteaux, rue du vieille temple, dans le 4ᵉ arrondissement de la capitale hexagonale. Comment est née cette Amicale et quels sont ses objectifs ?

Merci à vous Jean-Célestin Edjangué et à votre journal, pour l’opportunité que vous me donnez pour vous présenter l’Amicale des Auteurs camerounais de la diaspora et d’évoquer notre participation que nous souhaitons active lors de la 4ème édition du Salon du livre africain de Paris, du 14 au 16 mars 2025. Avant de répondre à la question sur la naissance de cette amicale, permettez-moi de rappeler que le Cameroun est une grande nation d’écrivains. Le pays de Roger Milla ou de Yannick Noah est aussi celui de Mongo Beti, de Ferdinand Oyono, d’Eugène Ebodé, de Calixthe Beyala, de Léonaro Miano ou encore de Djaïli Amadou Amal… Ces grands noms de la littérature camerounaise ont une réputation qui va au-delà du Cameroun et de l’Afrique. Ils sont à des degrés divers mondialement connus avec des œuvres majeures. Les jeunes auteurs, que nous sommes, avons été nourris par les textes de ces aînés confrères/consœurs, et bien sûr par d’autres auteurs africains, européens et américains. À force de parcourir les salons de livre ici en Europe, je ne suis rendu compte qu’il y a beaucoup d’autres auteurs qui tentent, bon gré mal gré, de se faire aussi une place au soleil au milieu de ces grands noms. Si le travail d’écriture est un acte solitaire, la promotion, la vulgarisation d’un auteur est souvent difficile. Pour y parvenir, il faut être soit dans une très grande et bonne maison d’édition, ou mettre beaucoup d’énergie pour se faire connaître au-delà de sa sphère privée.  Avec quelques auteurs, nous avons pensé que se mettre en réseau augmenterait la visibilité sur nos productions littéraires, bien sûr en tenant compte de la qualité du contenu de chaque publication. L’idée d’une amicale est apparue comme une évidence après plus de 18 mois d’échanges informels avec des auteurs basés en France et dans certains pays d’Afrique. Une fois que nous avons pris conscience que nous avons au moins trois choses en partage : notre pays natal le Cameroun, notre amour pour les lettres, et notre vie en diaspora, il fallait donc se lancer avec la mise en place d’une structure qui fédère nos pensées, nos rêves, nos projets et nos énergies, pour porter encore plus haut la production littéraire et artistique des natifs du Cameroun.

Les objectifs de l’AMACAD, tels que contenus dans nos statuts, visent notamment à :
– Fédérer et promouvoir l’activité de production de livres et de communication de nos membres, par le biais d’expositions, de présentations de groupe, d’un site internet collectif et de diverses actions,
– Participer à des événements littéraires et artistiques organisés par des tiers (foire, salon, exposition, festival, etc.) ;
– Organiser des événements et des manifestations littéraires, artistiques et culturelles, mettant notamment en avant les publications des auteurs du collectif,
– Créer des actions littéraires et culturelles par le biais d’ateliers d’initiations d’écriture et de découvertes littéraires.

Même si le succès littéraire et la notoriété d’un auteur sont individuels, nous souhaitons avec cette synergie sortir de la solitude qui amène souvent de jeunes talents à jeter l’éponge. Pour un auteur écrire est un plaisir, faire découvrir ses œuvres et partager sa passion dans un cadre collectif peut être bénéfique pour son épanouissement.

L’AMACAD se prépare à prendre part activement à la 4ᵉ édition du Salon du livre africain de Paris (SLAP). Comment va se matérialiser cette participation et qu’en attendez-vous ?

Je suis très heureux que l’organisation du Slap ait validé notre candidature pour participer à cette 4ᵉ édition d’autant plus que le Cameroun est le pays invité d’honneur. L’Amacad sera présente durant les trois jours du salon, une dizaine d’auteurs de l’amicale vont se rendre disponibles pour être sur le stand réservé à l’Amicale. Il y aura trois à cinq auteurs de l’Amicale présents chaque jour. Et il est prévu dans le programme officiel que l’amicale ait un temps d’échange avec le public, ce qui permettra à travers une thématique en cours d’élaboration, de faire connaître les auteurs de l’amicale, nos objectifs et projets à venir. Il est possible aussi qu’à l’occasion de ce salon, nous présentons des synergies avec les auteurs brésiliens, le Brésil étant l’invité spécial. Le Cameroun étant l’invité d’honneur, il n’est pas exclu que nous ayons des rencontres informelles avec d’autres auteurs venus du Cameroun et même d’autres pays d’Afrique. Ce sera vraiment un moment exceptionnel pour l’Amacad. J’ai hâte ! Je profite de l’occasion pour remercier M. Erick Monjour, l’organisateur de ce salon, qui nous donne une opportunité unique pour montrer la richesse littéraire et artistique d’autres auteurs originaires du Cameroun, pays continent.

Comment adhérer à l’AMACAD ?

Comme il est écrit dans l’article 6 de nos statuts, l’adhésion des membres se fait par cooptation, parrainage, ou démarche personnelle.
– Le nom d’un nouveau membre éventuel est soumis au bureau exécutif par le secrétaire de l’association.
– Le bureau vérifie que le candidat répond aux critères d’éligibilité des statuts de l’Association (avoir déjà produit un ouvrage, résidant hors du Cameroun, être dans un esprit de rencontre et de partage de cette passion du livre, etc.)
– Après examen de la candidature, un avis rapide est donné. Et le membre peut participer à nos activités, s’acquitter de sa contribution symbolique d’adhérent, il est ensuite intégré dans nos différentes plates-formes et site de communication. Chose importante, nous souhaitons des adhérents actifs, force de propositions et impliqués dans le dynamisme de l’association.

Au sein de l’Amicale, nous considérons le livre comme un vecteur de développement majeur et un élément d’édification de la population pour le vivre ensemble. En étant à la fois des scribes et des passeurs de relais, nous sommes résolument convaincus que les nations où les gens lisent davantage sont à même de créer un socle solide de valeurs favorables à l’épanouissement d’un grand nombre de citoyens.

Recueilli par J.-C. Edjangué

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