L’ouvrage de 358 pages, paru en mai 2021, aux éditions Sydney Laurent, est non seulement un plaidoyer en faveur de la restitution des œuvres d’art africain à leur terre d’origine, mais aussi une force de proposition quant à la manière d’envisager, dans les meilleures conditions possibles, l’accueil et la conservation de ce patrimoine culturel et historique incommensurable.

« Une grande partie du patrimoine africain a été arraché aux peuples d’Afrique pour se retrouver tantôt dans des musées, tantôt chez de riches collectionneurs, privant ainsi les Africains de la possibilité de connaître et de tirer profit d’une part substantielle de leur culture. Le désir de voir ces oeuvres retrouver les terres africaines coïncide avec le besoin, de plus en plus exprimé par la nouvelle génération, de retrouver ses racines, son passé, pour mieux se porter dans le présent et se projeter dans le futur », indique l’auteur, dès les premières lignes de la quatrième de couverture. Cette dernière fait corps avec l’illustration de la couverture portée par un masque d’une beauté splendide, sculpté pour résister à l’épreuve du temps et de l’espace.

« Acte réparateur »

L’ouvrage de Christian Kader Keita est d’autant plus intéressant qu’il s’insère dans un contexte de débat d’une actualité brûlante sur la question marquée par la restitution de quelques biens du patrimoine culturel béninois, il y a quelques mois, par la France du président Emmanuel Macron, et l’appropriation de ce sujet par les nouvelles générations de jeunes africains. « La restitution des oeuvres répond donc à un besoin presque vital : une recherche de sa propre identité. On n’imagine plus les progrès futurs de tout un continent sans une solution réparatrice à cette question. Ainsi, la restitution, en plus d’être un acte réparateur serait aussi un acte de justice et de solidarité à caractère universel », note encore l’auteur avant de marteler dans sa quatrième de couverture :«Le chemin de la restitution des oeuvres aux Africains est parsemé d’embûches ».

Dans cette contribution, témoin d’une véritable prise de conscience d’une nouvelle génération d’Africains, sur la place du patrimoine culturel matériel et immatériel dans l’histoire du berceau de l’humanité, l’auteur enjoint l’Occident et l’Afrique à persévérer dans la recherche de solutions innovantes pour tenter de cicatriser des blessures qui continuent à faire saigner l’âme de l’Afrique. « Sur un chemin, on est obligé de marcher au lieu de courir, ces moments de marche sont propices pour méditer, pour rêver, rêver à un monde plus égalitaire, un monde où l’homme saura donner et partager et recevoir », conclut Christian Kader Kéita, lucide et réaliste.

Par Jean-Célestin Edjangué

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