Promoteur du Festival international du film panafricain de Cannes (FIFP) dont la présentation de la 21ᵉ édition, a eu lieu mercredi 09 octobre à Rare Gallery, au quartier du Marais, dans le 4ᵉ arrondissement de Paris, il dévoile la programmation de l’évènement qui se déroulera du 23 au 27 octobre 2024, sur la Croisette.
Le Festival international du film panafricain de Cannes (FIFP), a choisi une fois encore Paris, pour la présentation de son 21ᵉ clap prévu du 23 au 27 octobre 2024, sur la Croisette. Pourquoi Paris comme rampe de lancement ?
C’est important parce que d’un côté, j’aime bien le cadre de la Rare Gallery, « le petit centre culturel de Paris », comme on l’appelle affectueusement. Tout simplement aussi parce que c’est un esprit de famille, on a besoin des endroits où il y a une certaine force. Surtout, c’est la concrétisation d’un partenariat simple, sur des valeurs fondamentales, cette notion de partage. C’est aussi un endroit où on avait un devoir d’apporter une certaine force, de partager mutuellement cette belle énergie. C’est toujours bien de commencer un festival dans un endroit qu’on aime et avec des personnes qu’on aime. Ça renforce ses convictions par rapport à ses attentes, ça permet de se dire que ce qui va se passer devant sera forcément des moments agréables, d’échanges, de partages… C’est bien aujourd’hui la digitalisation, mais c’est encore beaucoup mieux le côté présentiel. Ça permet de changer l’état d’esprit, et là aujourd’hui, nous n’étions pas dans un cadre avec un public conquis (éclat de rire).
Quand on voit que nonobstant la pluie, tu as eu des réalisateurs comme Blaise Mendjiwa, Patrick Lachaud, des membres du jury comme Hermine Edongue, des journalistes, passionnés de la culture comme Philippe Ngamou, et bien des amoureux du cinéma et de l’Afrique… On imagine ton émotion. Non ?
Oui, mais c’est ça aussi. C’est se sentir, dans ce cadre-là, avec des personnes qui apportent une énergie, bien au-delà de leur seule présence. Quand j’ai atterri à Orly en provenance de Cannes, j’ai pris le métro, la ligne 14, il n’y avait pas de pluie. Une fois sortie du métro, je suis arrivé au Marais, il pleuvait comme vache qui pisse (éclats de rire). J’ai rencontré des personnes qui me disaient qu’il n’était pas facile de sortir de ce temps-là. Et on se rend compte que des personnes ont bravé la pluie pour partager de bons moments. C’est génial.
De bon augure certainement pour cette 21ᵉ édition du FIFP qui s’annonce une fois de plus exceptionnelle. Que peut-on en dire ? Et comment intéresser davantage les jeunes au cinéma ?
On peut effectivement dire qu’elle est exceptionnelle. C’est une très belle programmation. On a été encore plus rigoureux, plus exigent, sans perdre l’aspect joyeux, convivial avec le partage avec les jeunes notamment. C’est une manière d’interpeller la jeunesse, de lui dire que nous avons fait notre part. C’est à vous, jeunes, de continuer le travail, d’apporter encore plus de force. C’est une édition dédiée à la jeunesse. On ouvre d’ailleurs avec une animation. C’est réellement, pour nous, un plaisir de savoir que ces jeunes ont compris le message, celui d’une dynamique de liberté, de faire un cinéma qui va changer le monde. Toujours dans la programmation, il y a des dédicaces de livres, des tables rondes, de la musique avec un Chanteur Québécois-Haïtien, Pierre-Michel Ménard, qui reprendra la vieille chanson française en zouk, lui qui fait habituellement de la salsa ; il y aura aussi des expositions d’objets d’art… Quant à la manière d’intéresser davantage les jeunes au cinéma, je pense que c’est en faisant de beaux films, en racontant de belles histoires. C’est vrai qu’il se pose aussi le problème des espaces de diffusion. Il fut un temps où l’Afrique disposait de salles de cinémas en abondance. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, malheureusement. Mais l’Afrique déborde d’imagination, de créativité. Il y a des projections en plein air, des caravanes qui se déplacent de villages en villages pour divertir les populations. Mais il faut aussi que nous reconstruisions des salles de cinémas. On ne va pas attendre les multinationales pour le faire. On est en France, un pays où on a le droit d’entreprendre. Nous devons continuer à le faire.
Recueilli à Paris par J.-C. Edjangué