Journaliste, spécialiste des questions africaines sur TV5 Monde, producteur d’émissions culturelles et conférencier, il explique la Genèse du projet d’écriture de son premier roman, les difficultés qu’il a eues à le matérialiser et le choix de l’UNESCO, à Paris, pour la présentation, vendredi, 20 septembre 2024, de « Le testament de Charles », aux éditions Les lettres Mouchetées. Édifiant !
Merci cher Christian pour votre disponibilité. Vous venez de publier votre premier roman aux éditions Les Lettres mouchetées, sous le titre « Le testament de Charles ». Comment est née l’idée du projet d’écriture sur cet officier français d’origine gabonaise qui a fait les deux guerres mondiales et pourquoi seulement maintenant ?
C’est en 2008 qu’un ami gabonais m’a parlé pour la première fois du capitaine Charles N’Tchorere, dont je n’avais jamais entendu parler jusque-là. Un autre ami, le documentariste Éric Deroo, sans doute l’un des meilleurs spécialistes des troupes coloniales françaises, me dit l’importance du personnage et la nécessité d’exhumer la mémoire de ce héros méconnu et oublié. Et pour achever de me convaincre, il me confie notamment la biographie du capitaine écrite par feu Louis Bigmann, cousin, condisciple et ami du capitaine. La seule biographie de référence à ce jour du capitaine Charles N’Tchorere. Après cette lecture, je suis devenu littéralement habité par l’esprit du capitaine.
Deux ans plus tard, en 2010, je suis allé à Libreville, où Marcel Tchoreret, le président de la Fondation capitaine Charles N’Tchorere, a décidé de me confier toutes les archives de son oncle, à condition que je conduise les recherches. Il m’a également désigné comme l’un des représentants de la Fondation pour l’Europe.
C’est le point de départ d’un long travail d’enquête et de recherche qui m’a ensuite convaincu de la nécessité d’écrire un roman inspiré de la vie du capitaine, afin de rendre justice à cet homme assassiné au mépris des lois de la guerre, alors qu’il avait été fait prisonnier, mais aussi à tous ces tirailleurs sénégalais dont il était la voix dans l’entre-deux-guerres.
Le roman est terminé depuis bientôt cinq ans. Il ne paraît que maintenant, car il est toujours très difficile de trouver un éditeur. J’en profite pour remercier mon agent Raphaël Thierry, qui a toujours cru en moi, et mon éditrice, Muriel Troadec, pour sa confiance et son enthousiasme !
J’ai eu le privilège et le plaisir de lire en avant-première ce texte particulièrement émouvant et très dense. Quelles sont les contraintes que vous avez rencontrées ce premier roman et comment avez-vous réussi à les juguler ?
Comme pour tous ceux qui ont un emploi, une famille… et qui souhaitent écrire, l’une des premières contraintes est le temps. Mon épouse et mes enfants ne m’ont pas beaucoup vu durant les longues périodes de recherches ou d’écriture de ce roman. La littérature, une compagne exigeante. Et comme la plupart des gens dans mon cas, ma famille en a pâti évidemment.
Vous présentez « Le testament de Charles », vendredi 20 septembre 2024 à l’UNESCO, 7 Place de Fontenoy, Paris 7ᵉ. Pourquoi le choix de cette auguste institution culturelle, éducative et scientifique ? Avez-vous déjà une idée du sujet de votre prochain projet d’écriture ?
Après la visite à Airaines du président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema, Marcel Robert Tchoreret m’a mis en contact avec Nanaissa Mahamane et Moussa Cissé Mahalmoudou, de la délégation permanente du Mali auprès de l’UNESCO, afin de travailler sur le projet d’inscription de la mémoire du capitaine dans le patrimoine immatériel de l’humanité. C’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers eux pour la cérémonie de lancement de ce roman.
Quant au prochain, il est déjà en chantier, mais je garde pour l’instant le secret sur le sujet.
Recueilli par J.-C. Edjangué