Le Colloque des Peuples Africains pour une Démocratie en Afrique (COPADA), aura lieu à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Dans ce cadre, le président de l’Initiative pour la paix (IPP), Commissaire général de cet évènement, est en pleine tournée en Afrique centrale, après l’Europe et l’Afrique de l’Ouest. Il a rencontré mardi 5 août, le fondateur de l’Ong AfricAvenir, à Bonabéri.

« En 60 années d’indépendance, l’Afrique a enregistré une cinquantaine de guerres fratricides de haute intensité, avec des bilans surpassant quelquefois les bilans des grandes guerres que l’Europe a connus. En 60 ans, nous avons connu plus de 200 coups d’État. Dans la même période, il n’y a eu que 13 alternances, des élections qui ont débouché sur un changement pacifique, sur 400 élections présidentielles qui ont été organisées jusqu’en 2005. Contre 160 changements de régime par rébellion, coup d’État ou assassinat. Le mode par excellence de changement en Afrique, ce n’est pas la démocratie, c’est la violence », constate dans une interview accordée le 30 juillet dernier, à nos confrères de la radio Africa n°1, à Libreville, au Gabon, M. Konan Kouadio Siméon(KKS), qui poursuit : « La question est donc de savoir comment on est passé d’un mode de changement pacifique, à celui que nous connaissons aujourd’hui, qui produit la violence. Et quand on se pose cette question, une seule cause est avancée : c’est le nouveau système qui nous a été imposé ». Cette tournée a été précédée par d’autres, du 12 mars au 02 juin 2024, en Europe, notamment en France, en Belgique et en Allemagne, puis en Afrique de l’Ouest, successivement en Guinée, au Mali, au Sénégal et en République fédérale du Nigeria.

« Associer les populations et les forces vives »

De quoi justifier encore plus la mission du président Konan Siméon, en Afrique centrale, qui l’a conduit à rencontrer des personnalités politiques, des membres de la société civile et des universitaires camerounais dont le Pr. Prince Kum’a Ndumbè III, Fondateur de l’AfriAvenir, une Organisation non gouvernementale créée en 1985, dont le travail de recherches et les publications sur l’histoire précoloniale, coloniale et contemporaine, au Cameroun et en Afrique, sont des références bien au-delà du berceau de l’humanité. Au programme de cette réunion exceptionnelle, la préparation du Colloque des Africains Pour une Démocratie en Afrique, (COPADA), qui aura lieu à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 9 au 15 décembre 2024, sous le thème :  » Afrique et démocratie. Quel modèle démocratique pour une Afrique souveraine, paisible et prospère ? ». L’objectif étant de mobiliser le plus de monde possible, amener les peuples africains autant que les détenteurs du pouvoir de décision, à s’approprier l’idée même de cette rencontre qui s’annonce exceptionnelle sur bien des points.

D’abord la qualité des acteurs impliqués dans la préparation de ce colloque, avec création des coordinations dans chaque région du monde (Afrique, Europe, États-Unis, Asie).  Saabuñinmaa Professeur Malamine Kourouma, en est le Président du Comité Scientifique, l’ancien président Olusegun Obasanjo du Nigéria, le parrain. Ensuite, le lancement du Colloque des Peuples Africains sur la Démocratie en Afrique (COPADA), en ligne, le 25 mai 2024, a suscité un vif intérêt auprès des Africains vivant à l’intérieur du continent autant qu’auprès des diasporas du berceau de l’humanité.

Surtout, le colloque d’Abidjan ne sera pas une fin en soi. Il est question de continuer le travail, en profondeur, sur le questionnement du système démocratique en Afrique, bien au-delà, pour trouver une réponse à la question concernant le système démocratique en Afrique.

Cette réflexion sur le système démocratique en Afrique, est d’autant plus indiquée qu’elle intervient à un moment où les peuples d’Afrique s’interrogent sur nombre de paradoxes qui caractérisent le continent, considéré comme étant la plus ancienne démocratie dans le monde avec la Charte du Mandé, proclamée en 1236 à Kouroukan Fouga, par Soundjata Keïta ; un continent potentiellement l’un des plus riches en matière de ressources naturelles et humaines, mais réellement pauvre.

Par Jean-Célestin Edjangué à Bonabéri

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