Le Congolais, sous-directeur de l’Unesco en charge de la Priorité Afrique et des relations extérieures, doté d’une longue expérience des questions économiques, de développement, de diplomatie et de relations internationales, a une belle carte à jouer dans la course pour succéder à l’actuelle Directrice générale, Mme Audrey Azouley, face à deux autres prétendants. Verdict lors de la 43 session de la Conférence générale de l’Unesco, en novembre 2025, à Samarcande, en Ouzbékistan.

Un fauteuil pour trois. Cela aurait pu être le titre d’un ouvrage inspirant le scénario d’un film tourné dans le cadre d’une session de l’Unesco. Sauf qu’il ne s’agit ici ni de littérature, ni du 7 art. Mais bien évidemment de la réalité qui se jouera dans quelques mois, pour assurer la continuité du fonctionnement de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, les sciences et la culture, après l’ère Mme Audrey Azouley. Trois prétendants se préparent à s’asseoir dans le fauteuil qui n’a qu’une seule place : l’Égyptien Khaled Amed El-Enany Ali Ezz, officiellement candidat depuis octobre 2024, la Mexicaine Mme Gabriela Llian Ramos Patino et le Congolais Firmin Edouard Matoko. Ces deux dernières candidatures ont été validées il y a quelques semaines. Le 9 avril 2025, les trois candidats passeront leur audition devant le Conseil exécution de l’Unesco.

Un parcours académique et professionnel exceptionnel

Natif, le 17 février 1956, de Brazzaville, la capitale du Congo, en Afrique centrale, où il a fait ses études primaires, Firmin Edouard Matoko obtient son bac A4 (littéraire) en 1974, au lycée Chaminade avant d’aller en Italie poursuivre les études supérieures, à l’Université La Sapienza de Roma, où il déroche un doctorat en économie et commerce, en 1981. Mais sa soif d’apprendre et son amour pour les études sont inextinguibles. Il ajoutera naturellement d’autres formations académiques à son bagage intellectuel : sciences politiques, diplomatie, management, planification, gestion des systèmes éducatifs… sans oublier un stage de quatre mois (juin-septembre) en 1981, à l’Université Marien Ngouabi.

Firmin Edouard Matoko est diplômé en Sciences économiques de l’Université « La Sapienza », de Rome, puis en Sciences politiques et relations internationales de l’Université Cesare Alfieri de Florence, ainsi que du Centre d’Études diplomatiques et stratégiques de Paris. Une formation pluridisciplinaire qui lui a permis d’exercer jusqu’alors, avec brio, les fonctions de Sous-Directeur général pour la Priorité Afrique et des Relations extérieures de l’Unesco, en charge de la coordination politique et stratégique des actions de l’Unesco en Afrique.

Il a notamment exercé les fonctions de Directeur du Bureau de liaison de l’Unesco avec l’Union africaine (UA) et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) de même que représentant de l’UNESCO en Ethiopie. Il a par ailleurs été Directeur multipays de l’UNESCO à Quito (Equateur) et à Bamako (Mali).

M. Firmin Edouard Matoko bénéficie d’une longue expérience de la prévention des conflits en Afrique, lui qui a été pendant plusieurs années Chef de la Section Education pour la paix, les droits humains et la démocratie, Responsable des programmes culture de la paix au siège de l’UNESCO à Paris.

On lui doit, par exemple, une étude sur « Les fondements endogènes d’une culture de la paix en Afrique. Mécanismes traditionnels de prévention et résolution des conflits en Afrique, Publication UNESCO, 1999 », sans oublier plusieurs rapports sur la culture de la paix en Afrique, en Asie et en Amérique latine, région qu’il connaît parfaitement bien pour y avoir effectué diverses missions.

Lauréat du Prix international de Littérature

Firmin Edouard Matoko, en plus de nombreux articles publiés, est aussi essayiste, auteur de « L’Afrique par les Africains. Utopie ou révolution, Ed. L’Harmattan, Paris, 1996 », traduit en italien : L’Africa degli Africa,ni, Utopia o Rivoluzione, Casa Edit. Mazziane, Vérona, 2022. L’ouvrage a reçu le Prix international de Littérature (Section : Essai Politique), décerné par l’ADELEF (Association des Ecrivains de langue Française).

M. Matoko est un fin connaisseur du fonctionnement de l’Unesco, la maison où il a fait toute sa carrière. Son profil est inspirant, son expérience multisectorielle, un atout indéniable non seulement pour les générations actuelles et futures. Toujours à l’écoute, attentionné, rassurant, discret et habile négociateur, il a su montrer que ses centres d’intérêt concernent aussi bien l’Afrique, l’Asie, l’Europe que l’Amérique latine et l’Amérique du Nord.

Par Jean-Célestin Edjangué

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