Auteur de plusieurs ouvrages, traitant de « langue, médias, communautés rurales au Cameroun », chez l’Harmattan sur le processus d’unification et la construction de l’État du Cameroun ; « vérités et contre-vérités sur l’Afrique » aux éditions Dianoïa, qui indexe les préjugés et clichés accompagnant le discours scientifique sur l’Afrique ou encore « palabres africaines » chez ce même éditeur, puis de nombreux articles, ce Camerounais d’origine, Docteur en connaissance du Tiers-Monde et Professeur de lettres dans l’académie de Versailles (78), adjoint au Maire de Montmagny aux Actions sociales, nous parle de sa nouvelle production littéraire, paru aux éditions Baudelaire, en France. Très intéressant.
Docteur en Connaissance du Tiers-Monde et Professeur de Lettres à l’Académie de Versailles, vous venez de commettre votre nouvel ouvrage aux éditions Baudelaire, sous le titre « Méditations sur les parvis du temple ». Comment est né ce projet d’écriture ?
C’est par hasard que ce livre est né. Répondant à une question de l’un de mes élèves sur le concept littéraire d’apologue, un court récit avec une intention moralisatrice, j’ai étayé ma réponse en donnant les trois types d’apologue : le conte, (Voltaire, Candide), la fable (Esope, Phèdre, Jean de La Fontaine) et la parabole. J’ai constaté à l’expression des visages de ces adolescents qu’ils ignoraient la parabole. J’ai donc pris l’exemple de la parabole du fils prodigue qui a fait l’objet d’un long commentaire de ma part. Ces élèves ont montré un intérêt inattendu, ce qui m’a surpris. Je dois avouer que j’ai dissimulé la source du texte, ce qui a sans doute eu un effet positif. Il n’a jamais été question dans mon exposé de Dieu. Je crois leur avoir montré que ce texte a une portée universelle et qu’il ne s’adresse pas seulement aux croyants. J’ai résolu à la fin de cette séance de cours de commenter brièvement des textes bibliques. La Bible doit être traitée comme un objet littéraire. En effet, elle contient, des apologues, des poèmes, des chants, des élégies, des épopées, des paraboles… qui appartiennent à la littérature orale avant Jésus.
Quels genres de difficultés avez-vous rencontrés dans la réalisation de cette production littéraire ?
J’ai rencontré une seule difficulté, pardon si cela paraît présomptueux. S’adresser aux croyants, aux athées et aux agnostiques en même temps a été un défi que je crois avoir relevé. J’ai sans cesse suivi une ligne de chevauchement. Il me fallait faire du « en même temps » pour reprendre une expression chère à M. Emmanuel Macron.
Cet ouvrage philosophico-théologique, propose une analyse libre de 45 textes bibliques du Nouveau Testament. Pourquoi ce choix et quelles sont vos attentes du grand public ?
Les 45 textes ne sont pas extraits du Nouveau Testament ont été arbitrairement choisis. J’ai volontairement refusé l’axe chronologique qui s’imposait à moi : la prophétie d’Isaïe, la naissance du fils de l’homme et sa montée vers Jérusalem qui est le dévoilement de la vérité et la victoire de la vie sur la mort. Je souhaite que le lecteur entre dans l’ouvrage selon sa fantaisie, par la postface, le début ou le milieu. Il sera heureux de constater que les méditations se répondent en écho.
Recueilli par J.-C. Edjangué