Journaliste, promotrice culturelle et auteure, cette militante de la cause féministe et de la lutte pour l’égalité des droits, elle parle des messages qu’elle veut faire passer dans son nouveau roman et donne son sentiment par rapport aux premiers retours de son lectorat.

Votre deuxième roman, « Rêve brisé », paru en début d’année 2024, est une production littéraire de 141 pages et 29 chapitres, autour de l’histoire d’une relation amoureuse entachée de viol. Comment est née l’idée de ce projet d’écriture et combien de temps a-t-il fallu pour son aboutissement ?

D’abord, ‘’Rêve Brisé’’ est un rêve qui se réalise pour l’auteur que je suis, même si c’est une succession d’évènements malheureux pour l’héroïne Monèba victime d’un double viol à des étapes différentes de sa vie. Le déclic de la réalisation de cet ouvrage est venu du constat des Nations unies, selon lequel, chaque année, 250.000 personnes (femmes) sont victimes de viols dans le monde. Pour le cas guinéen, une femme sur trois est victime de violences chaque jour, ce qui, si rien n’est fait, pourrait avoir des conséquences très graves les jours à venir.  Il était donc temps d’agir à travers mon savoir-faire qui est l’écriture en éduquant et en sensibilisant les personnes concernées par ce fléau social qui gangrène nos sociétés tout en ressortant l’impact que le viol peut avoir sur la psychologie des victimes. La rédaction de l’ouvrage a pris une année.

Plusieurs autres thématiques transparaissent en filigrane derrière le thème central. La jeunesse et ses caractéristiques que sont l’enthousiasme, le courage, l’abnégation, la naïveté, ou encore la place de la famille comme écrin de valeurs. Quels messages vouliez-vous passer et à qui ?

En fait, en écrivant le livre Rêve Brisé, j’ai voulu interpeller trois catégories de personnes en plus de la société, à savoir : les parents, les victimes et les bourreaux. Les parents, pour leur dire qu’ils ont désormais le devoir de discuter de tous les sujets avec leur progéniture, surtout les jeunes filles dont la condition naturelle humaine n’est pas toujours favorable. Il est important qu’ils sachent qu’au regard de l’évolution des technologies de l’information et de la communication, ils doivent plus que jamais instaurer le dialogue entre eux et leurs enfants pour éviter que le pire ne se produise comme ce fut le cas de Monèba, l’héroïne de l’ouvrage.  Les victimes, pour qu’elles sachent qu’il y a des lois qui les protègent et qui les autorisent à porter plainte contre leurs bourreaux en cas d’abus sexuel. Ces victimes de viol ne devraient nullement avoir honte de leur condition de femme violée. Les réalités africaines ne favorisent certes pas la dénonciation d’un cas de viol, mais elles doivent savoir qu’il faut impérativement des héroïnes ou des héros, pour mettre fin à cette situation répugnante, dépourvue de toute éthique. Les bourreaux, doivent savoir qu’ils sont des êtres vils, des briseurs de rêve, des destructeurs de vie. Je voudrais qu’à travers ce livre, ils prennent conscience du tort causé aux victimes. J’ai effectivement touché du doigt l’enthousiasme qui peut caractériser la jeunesse, car d’autre part, le viol est intervenu par ce canal en plus de la naïveté de l’héroïne. Les autres aspects comme le courage et l’abnégation sont un signal que j’ai voulu envoyer aux victimes de viols pour qu’elles apprennent à se reprendre après un tel drame. C’était une façon pour moi de les encourager à reprendre leur destin en main, à se reconstruire et à aller de l’avant malgré tout.

Quels premiers retours avez-vous des réactions du public par rapport à « Rêve brisé » et pouvez-vous nous dire sur quel sujet porte votre prochain projet d’écriture ?

Le livre a été bien accueilli au sein de l’opinion vu que l’histoire du viol est racontée avec précision pour éviter tout amalgame autour de la question. Le prochain livre risque d’être une histoire de cœur, un amour perdu, une trahison. L’avenir nous édifiera vu que pleines d’idées se bousculent encore dans ma tête. 

Recueilli en ligne par J.-C. Edjangué

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