L’auteure du « Cri de l’Amnésie », fustige un post de l’écrivaine à la réputation internationale, sur la participation minimaliste des auteurs du pays de Léopold Ferdinand Oyono et de Mongo Béti, à la 4ᵉ édition du salon du Livre Africain de Paris.

« Invitée à une conférence au Salon du Livre Africain, je fis un tour au stand Cameroun, pays mis à l’honneur pendant cet évènement. Quelle ne fut ma surprise de découvrir un grand stand presque vide, orné de quelques maigres livres pour enfants, puis c’est tout ! Pendant ce temps, les auteurs camerounais signaient leurs livres dans d’autres cercles que dans l’exposition de leur pays ! Quand on ne sait pas faire, on passe la main, sans honte ! ».

Le message posté sur son mur, par Calixthe Beyala, le 17 mars 2025, à 14 heures, lui a valu une lettre ouverte, qui sonne comme une mise au point de la part d’une jeune compatriote, écrivaine.

« TANTIE Calixte BEYALA, »

C’est avec une profonde tristesse, teintée d’une amère consternation, que j’ai pris connaissance de vos récentes déclarations concernant la présence camerounaise au Salon du livre africain de Paris. Vos propos, empreints d’une négation catégorique, contrastent si violemment avec la réalité que je me sens contrainte de briser le silence. Le Cameroun, PAYS À L’HONNEUR de cette prestigieuse manifestation littéraire, n’était point une chimère, une illusion évanescente. Il était bel et bien présent, vibrant de l’énergie de ses auteurs, de la passion de ses lecteurs, de l’engagement de ses institutions (Christelle Noah DG #ÉCLOSION, #CERDOTOLA) Le stand camerounais, loin d’être un désert littéraire, a été le théâtre de rencontres mémorables, de dédicaces chaleureuses, de dialogues enrichissants.

En tant qu’auteure du « CRI DE L’AMNÉSIE », j’ai eu l’honneur de participer à ces moments de partage, de voir mon ouvrage susciter l’enthousiasme, de constater l’épuisement des stocks, témoin tangible de l’intérêt suscité. Peut-être, Madame Beyala, votre regard s’est-il égaré, aveuglé par des préjugés ou des attentes que nous ne saurions satisfaire. La jeunesse camerounaise, celle que vous semblez ignorer ou mépriser, était là, incarnant l’avenir de notre littérature, portant haut les couleurs de notre pays. Nous n’avons peut-être pas l’âge ou les combats que vous auriez souhaités, mais nous avons la passion, le talent et la détermination de faire entendre nos voix. Contrairement à vos affirmations, nous n’avons pas besoin de guerres tribales ou de polémiques stériles pour exister. Nous écrivons pour construire, pour partager, pour transmettre.

Nous écrivons pour que nos voix résonnent au-delà des frontières, pour que nos histoires soient entendues. Si, comme vous le sous-entendez, notre succès vous effraie, je vous invite à dépasser vos craintes et à embrasser l’avenir. La jeunesse africaine n’est pas une menace, mais une promesse. Une promesse que nous sommes déterminés à tenir, avec ou sans votre approbation.

En tant qu’aînée et figure littéraire, votre rôle devrait être d’encourager, de soutenir, d’accompagner. Au lieu de cela, vous choisissez de semer le doute, de diffuser des mensonges, de décourager les jeunes talents. Permettez-moi de vous rappeler, Madame Beyala, que la littérature n’est pas un champ de bataille, mais un espace de dialogue, de partage, de transmission. Votre attitude, loin d’honorer la littérature africaine, la dessert et la discrédite. J’espère que cette mise au point, aussi douloureuse soit-elle, vous permettra de reconsidérer vos propos et d’adopter une attitude plus constructive envers la jeunesse littéraire camerounaise. »

Par J.-C. É à Paris

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