Professeur d’économie-gestion dans l’Académie de Créteil, dans le Val-de-Marne(94), en France, et auteur de plusieurs ouvrages dont « Parcours d’un rescapé », chez l’Harmattan, en mai 2025, il a bien voulu nous accorder quelques instants pour parler de sa double casquette.
Comment devient-on enseignant en France quand on est né au Sénégal ?
Face à la crise de vocation, certains rectorats notamment ceux de Créteil et de Versailles, procèdent à des recrutements massifs de contractuels, souvent sans véritable préparation pédagogique en amont, ce qui peut rendre l’exercice du métier particulièrement difficile, tant pour l’enseignant que pour les élèves.
Le métier d’enseignant ne s’improvise pas. Il nécessite une solide préparation, que ce soit sur le plan disciplinaire, pédagogique ou éthique. Mais cette préparation initiale, aussi essentielle soit-elle, ne suffit pas à elle seule. L’enseignement est un métier en constante évolution, qui se construit et se renouvelle tout au long de la carrière. C’est pourquoi la formation continue joue un rôle fondamental. Elle permet aux enseignants d’actualiser leurs connaissances, d’adapter leurs pratiques aux besoins des élèves, et de faire face aux défis d’une société en perpétuelle transformation. Être originaire d’un pays francophone, comme le Sénégal, peut constituer un avantage non négligeable dans ce parcours. En effet, la langue française y est à la fois langue d’enseignement et d’administration, ce qui facilite grandement l’intégration linguistique et pédagogique. Ainsi, enseigner en France en tant qu’étranger est tout à fait possible, à condition de remplir les conditions requises. Parmi ces conditions, on retrouve : La maîtrise de la langue française, à l’oral comme à l’écrit ; La possession d’un diplôme reconnu, le plus souvent au moins une licence, voire un master selon les concours et les disciplines ; la réussite à un concours de l’Éducation nationale (le CAPES, le CAPLP ou l’agrégation pour le secondaire) pour accéder à un poste de fonctionnaire. Dans ce cas de figure, la nationalité française est exigée.
Vous êtes par ailleurs écrivain. Tous les enseignants ne sont pas écrivains. Pourquoi écrivez-vous ?
Au départ, je n’avais pas la vocation d’un écrivain. C’est par les circonstances, presque par hasard, que je le suis devenu. Aujourd’hui, j’écris pour plusieurs raisons. J’écris pour témoigner des faits qui me sont chers (les événements marquants de mon enfance et de ma vie, qui ont façonné la personne que je suis devenue). J’écris aussi pour exprimer des visions économiques, sociales et pour manifester mon indignation face aux injustices qui jalonnent notre quotidien, des injustices qui m’ont profondément touché, ébranlé et transformé en militant. Enfin, à travers mes écrits, je souhaite contribuer à éveiller les consciences sur des questions de sociétés afin qu’ensemble, nous parvenions à construire un monde plus juste et plus humain.
« Parcours d’un rescapé », votre nouvel ouvrage est un témoignage de votre cheminement scolaire et migratoire, depuis le Sénégal, votre pays de naissance, jusqu’à votre intégration socio-professionnelle en France. Qu’est-ce qui justifie ce témoignage ?
« Parcours d’un rescapé » est mon dernier ouvrage, paru aux Éditions L’Harmattan en 2025. Il résume mon parcours et retrace mon cheminement scolaire et migratoire, depuis le Sénégal, mon pays natal, jusqu’à la France, mon pays d’adoption.
Cet ouvrage, de nature autobiographique, met en lumière les nombreux défis que j’ai su relever grâce à ma détermination. C’est une leçon de courage, un témoignage vivant qui montre que la réussite est toujours au bout de l’effort. Je tiens à partager ce message en particulier avec les jeunes, qui ont besoin d’être encouragés et motivés pour croire en leur potentiel.
Recueilli par J.-C. Edjangué