Camerounaise d’origine, elle est ingénieure en électrotechnique, spécialisée en systèmes de transmission et énergie, manager de projets et développeuse de produits, essentiellement les capteurs, à Berlin, en Allemagne.

Comment vous est née la passion pour l’électrotechnique et l’automatique et pourquoi avoir choisi de vivre cette passion à l’étranger ?

Durant mon parcours scolaire, j’ai toujours trouvé les maths très intéressantes. Lorsque je suis arrivée en Allemagne, on m’a conseillé la filière Médecine technique. Mais je la trouve assez simple, limitée, même si elle est courte. Et comme je voulais avoir le choix en Master, je me suis renseignée, en ligne, auprès des étudiants. C’était l’une des matières les plus difficiles, mais qui donnait plus de choix en Master. Dans l’électrotechnique, il y a des circuits électriques, des circuits électroniques, et donc pour être capable de designer ces circuits, il faut avoir des notions conséquentes en mathématiques. Vivre ma passion à l’étranger, ici en Allemagne, parce que ça me permet aussi de travailler en même temps que les études, ce qui fait gagner en expérience et réduire la charge des parents.

Quels sont les enjeux de l’électrotechnique pour un pays comme le Cameroun, voire le continent africain ?

Ma spécialisation concerne l’électrotechnique et l’énergie. Dans cette spécialisation, on parle également d’électronique de puissance, qui permet de voir concrètement les produits comme des onduleurs. L’énergie que nous produisons au Cameroun et en Afrique a la chance d’avoir du solaire, avec un ensoleillement de 365 jours par an dans certains pays. L’onduleur permet de transformer le courant continu en courant alternatif.  L’énergie solaire, c’est le courant continu. Alors que l’énergie utilisée dans les maisons pour le fonctionnement des appareils ménagers, brancher le téléphone, c’est dû courant alternatif. Et c’est là concrètement, au Cameroun, qu’entre en jeu l’intérêt de l’électronique au Cameroun, voire en Afrique. Je suis en train de travailler sur un onduleur qui permettra à la couche moyenne de disposer de l’électricité à moindre coût et de manière permanente. L’onduleur stock l’énergie solaire dans la journée, qui peut être utilisée en soirée, grâce au stock d’énergie emmagasiné.

À l’heure actuelle, j’ai le circuit « designé », sur le papier. Il reste à mettre le circuit en imprimerie sur plaque PCBF, pour ensuite monter les composantes et mettre dans la coque. Je pense que c’est un projet qui pourra voir le jour d’ici à un an.

L’Afrique compte 1, 3 milliards d’habitants, en 2024, dont 70 % de la population de moins de 25 ans. Cette population devrait doubler à l’horizon 2050 pour atteindre 2,5 milliards d’âmes. En quoi peut-elle être un atout pour le développement et quel message pouvez-vous lui adresser ?

Cette jeunesse peut être un atout certes, mais aussi une bombe à retardement. Avec cette jeunesse africaine, tout peut être possible. Pour qu’elle devienne un atout, il faut d’une part qu’elle change sa mentalité et surtout qu’elle s’intéresse à la connaissance. C’est tout un environnement qu’il faut créer, toute une politique d’incitation à l’éducation, pour que non seulement les jeunes, mais l’ensemble de la société en bénéficie. Mon message à la jeunesse africaine, c’est de lui demander de s’intéresser à la connaissance, de changer de mentalité. Car, elle a du potentiel et par le travail, elle peut transformer ce potentiel en opportunités.

Recueilli au téléphone par J.-C. Edjangué

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *