Cette métisse malienne et mauritanienne de 22 ans, étudiante en Bachelor Relations internationales et sciences politiques à l’École de Sciences politiques-Hautes études internationales(HEIP), à Paris, est membre de l’équipe du comité d’organisation du colloque sur « Une transition réussie en Guinée », le 18 mars 2023, au Sénat, à Paris. Elle est visiblement fière de participer à cet évènement, d’apporter sa pierre à l’enracinement de la démocratie en Afrique.
« L’Afrique est riche de son histoire, de ses cultures, de sa jeunesse… »
« La réunion de samedi 14 janvier, dans les locaux de la fédération des clubs de l’UNESCO, à Paris, concernait les préparatifs du colloque sur la transition guinéenne, prévu le 18 mars prochain à Paris, mais aussi de la culture africaine et la jeunesse du continent », confie Mlle Penda Tamboura, le sourire aux lèvres, satisfaite d’avoir pris part à cette rencontre qui réunissait également autour de la table d’autres membres des diasporas africaines comme Ismaël Bah, Robert Fopa de l’Association internationale culture sans frontières(AICS), Mlle Thierno Mariama Balde, Marie-Christine, Distel Camara, Laurent Dornon, Mme Tohany Onipogui de l’association des familles de victimes du camp Boiro… Un moment d’échange dont Mlle Penda est sortie transformée, conquise. « Ce que je retiens de cette réunion, c’est qu’il existe des projets, que l’Afrique, c’est le futur et que c’est la jeunesse qui prime, qu’il faut l’écouter parce que c’est l’avenir de cette jeunesse qui est en jeu ».
Rêves et aspirations
« En tant que jeune africaine issue de l’émigration, je le précise parce que les perceptions sont souvent différentes en fonction de là où on est né, mon aspiration la plus forte c’est l’école, l’éducation. C’est le nerf de la guerre. Tant que les gens ne seront pas alphabétisés, tant qu’il n’y aura pas une vraie scolarité en Afrique, on ne pourra pas parler de développement africain », raconte Penda Tamboura, expliquant : « Si les choses restent au niveau de ce que c’est nous qui sommes issus de l’immigration qui venons en Afrique pour apporter nos idées, ça risque de créer un conflit, voire des rivalités et des incompréhensions entre nos frères et sœurs qui vivent en Afrique réclamant la légitimité de vivre au quotidien les réalités et nous de la diaspora. Je pense vraiment que le grand socle qu’il faut régler, c’est l’accès à l’école, surtout les femmes et les jeunes ».
« Optimiste »
Et l’Afrique de demain, comment cette étudiante qui vit et respire l’Afrique malgré la distance qui sépare les deux rives de la méditerranée, l’envisage-t-elle ? « Je suis très optimiste pour l’Afrique. Je suis contre tous ces discours qui parlent de l’Afrique comme le continent le plus pauvre. Au contraire, ça va être le continent le plus riche. Pas riche en argent. Mais riche, sur le plan culturel, du patrimoine historique. On a un pays comme le Cameroun qui représente le plus d’ethnie de l’ensemble du continent. Mais aussi des secteurs comme l’agroalimentaire, le nucléaire, l’énergie, le numérique avec les pays comme le Congo… Je pense que l’Afrique sera riche avec un grand R. Il faut que tous les Africains gardent cet optimisme et qu’ils soient plus solidaires. Tant qu’on sera plus solidaire, tout ira ».
Penda Tamboura n’a aucun doute. L’Afrique de demain s’écrit, se dessine, s’invente dès aujourd’hui. Elle est prête à s’investir les yeux fermés dans la fabuleuse aventure de construction de la nouvelle Afrique. Celle qui donnera toute sa place à chacun des citoyens de son antre pour qu’ensemble, ils fassent tous du berceau de l’humanité une terre du vivre ensemble et de l’épanouissement collectif.
J.-C.E.