La diaspora camerounaise réagit à l’actualité politique du triangle national à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025, notamment sur le retrait du gouvernement de deux ministres.
Quand on lui demande ce qu’il pense des démissions des deux ministres, en quelques jours, du gouvernement de la République, il répond sans détours. « Merci pour votre question et pour l’opportunité que vous me donnez de m’exprimer sur ces événements marquants de la vie politique camerounaise. La démission des ministres Issa Tchiroma Bakary et Bouba Bello Maïgari est un tournant symbolique, mais aussi révélateur. Symbolique, car ce sont deux figures politiques de poids qui ont longtemps été perçues comme des piliers du système en place. Révélateur, car cela témoigne d’un changement profond dans les dynamiques internes du régime : l’usure du modèle actuel, le besoin d’alternance et une reconfiguration des loyautés. ET à cela, j’ai personnellement appelé le ministre Tchiroma pour lui adresser mes encouragements pour ce geste salutaire ». Depuis la France où il vit, Dalami Mahaman, Conseiller politique en charge de l’Union européenne auprès du candidat Akere MUNA, semble peu surpris par cette actualité politique pour le moins mouvementée, à quelques mois de la présidentielle d’octobre 2025 au Cameroun.
« L’heure du changement »

Pour M. Dalami « Le contexte actuel impose aux acteurs politiques une prise de position claire face aux aspirations de plus en plus fortes du peuple camerounais pour une gouvernance plus juste, transparente et inclusive. Ces démissions peuvent donc être interprétées comme un signal d’alerte : même ceux qui ont longtemps défendu le statu quo reconnaissent aujourd’hui la nécessité de changement ». Il poursuit : « Quant à la candidature de M. Akere Muna, elle s’inscrit précisément dans cette dynamique de renouveau. Son engagement pour l’éthique, la bonne gouvernance et la réconciliation nationale offre une alternative crédible. Il ne s’agit pas simplement de changer des visages, mais de proposer un autre contrat social, basé sur le respect des institutions, la justice et la relance d’un véritable projet républicain. D’où la nécessité d’une transition pour la refonte des institutions. Nous pensons que l’heure est venue pour le Cameroun de tourner la page d’un système verrouillé, et d’ouvrir un nouveau chapitre où les compétences, le dialogue et la responsabilité seront au cœur de l’action publique. C’est cette vision que le candidat Akere Muna porte, et que nous, en tant que membres engagés des camerounais et camerounaises de l’extérieur, soutenons pleinement », indique encore Dalami Mahaman, insistant : « Par ailleurs, rassurez-vous de ceci : M. Akere Muna parle avec tous les camerounais. Le dialogue, le rassemblement et l’éthique font partie de son ADN ».
« Trahison »

De son côté, Honoré Bitnkeu, Président de la Commission des Sages de la section RDPC France nord, le comportement de Bello Bouba Maïgari et de Issa Tchiroma, deux anciens ministres du gouvernement du Cameroun, est inadmissible. « Les démissions des ministres Issa Tchiroma et Bello Bouba Maïgari, du gouvernement de la République du Cameroun, est pour moi une trahison, à quelques mois de la présidentielle d’octobre 2025 au Cameroun. On ne peut pas avoir juré fidélité depuis plus d’une décennie au président de la République, Paul Biya, et quitter le navire au moment où tous les membres de l’équipage doivent faire preuve de solidarité. Les différents arguments avancés pour tenter de justifier l’injustifiable, ne tiennent pas la route. Si ce n’est une volonté manifeste de jouer sa propre partition, de promouvoir sa propre candidature à la présidentielle d’octobre 2025. Mais, je pense que les jours et semaines à venir, nous renseignerons plus sur la réalité de ces actes de trahison », analyse-t-il.
Des propos qui cachent une sorte d’incompréhension, voire de la déception, pour un membre du parti de la Flamme, qui pense que le locataire du Palais d’Etoudi à davantage besoin d’être entouré que d’être abandonné par certain de ses soutiens fidèles d’hier.
Par Jean-Célestin Edjangué à Paris