Le rendez-vous des passionnés et amoureux de lettres s’est tenu du 14 au 16 mars 2025 à la Halle des Blancs Manteaux, dans le 4ᵉ arrondissement de la capitale française.

Un vrai triomphe ! Non pas tellement parce que le vert, rouge, jaune, avec l’étoile dorée sur le jaune, le célébrissime drapeau tricolore du triangle national, flottait de partout. Pas non plus parce que les deux salles servant pour l’accueil des conférences et autres présentations d’ouvrages, avaient été baptisées des noms de deux des plus grands auteurs Camerounais, en l’occurrence Léopold Ferdinand Oyono et Mongo Béti. Mais, comme on a pu le remarquer, les auteurs Camerounais, qu’ils s’agissent de ceux de la diaspora ou venus du pays des Lions Indomptables, étaient très présents à La Halle des Blancs Manteaux, dans le 4ᵉ arrondissement de la capitale hexagonale, du 14 au 16 mars 2025, pour l’acte VI du Salon du Livre Africain de Paris (SLAP).

Grand Prix d’Afrique et le Prix Afrique du roman historique

Hemley Boum

Surtout, les écrivains Camerounais ont remporté deux distinctions de choix. Le Grand Prix d’Afrique a été décerné à Hemley Boum pour son dernier roman « Le rêve du pécheur », paru chez Gallimard, début 2024 ; alors le Prix Afrique du roman historique est revenu à Christian Eboulè pour son premier roman « Le testament de Charles », publié en 2024 chez Les Lettres Mouchetées. Deux textes magnifiques, écrits dans un style simple, concis et tellement captivant. « « Dans l’avion qui me menait au loin, j’ai eu le sentiment de respirer à pleins poumons pour la première fois de ma vie et j’en ai pleuré de soulagement. On peut mourir mille morts, un peu à la fois, à essayer de sauver malgré lui l’être aimé. J’avais offert à Dorothée mon corps en bouclier, mon silence complice, le souffle attentif de mes nuits d’enfant et en grandissant l’argent que me rapportaient mes larcins, sans parvenir à l’arrimer à la vie. Je pensais ne jamais la quitter, mais lorsque les événements m’y contraignirent, j’hésitai à peine. C’était elle ou moi. » Zack a fui le Cameroun à dix-huit ans, abandonnant sa mère, Dorothée, à son sort et à ses secrets. Devenu psychologue clinicien à Paris, marié et père de famille, il est rattrapé par le passé alors que la vie qu’il s’est construite prend l’eau de toutes parts… À quelques décennies de là, son grand-père Zacharias, pêcheur dans un petit village côtier, voit son mode de vie traditionnel bouleversé par une importante compagnie forestière. Il rêve d’un autre avenir pour les siens… Avec ces deux histoires savamment entrelacées, Hemley Boum signe une fresque puissante et lumineuse qui éclaire à la fois les replis de la conscience et les mystères de la transmission », note la quatrième de couverture du roman de Hemley Boum. Quant à Christian Eboulè, son ouvrage est « Inspiré du parcours du capitaine Charles N’Tchoréré, un soldat africain engagé au service de la France au cours des deux guerres mondiales. Emprisonné par la Wehrmacht allemande à Airaines, Charles revoit sa vie défiler et comprend alors ce qui lui a toujours échappé : le sens de la vie ».

Christian éboulè

« Hommage à Eugène Njo Léa, revue de la nouvelle pensée africaine… »

SEM. André-Magnus Ekoumou, Ambassadeur Extraordinaire Plénipotentiaire du Cameroun en France,

Les autorités camerounaises étaient également présentes aux côtés des plumes du triangle national. Comme lors de la présentation du livre d’hommage à Eugène Njo Léa, dans une salle Léopold Ferdinand Oyono pleine comme un œuf, vendredi 14 mars 2025, de 17 h 00 à 18 h 00. SEM. André-Magnus Ekoumou, Ambassadeur Extraordinaire Plénipotentiaire du Cameroun en France, a pris place sur la table des invités d’honneur, aux côtés notamment de Me Prosper Abéga, Avocat emblématique de l’Olympique de Marseille, de Serges Ngounga, poète et codirecteur de cette production, Aziz Mounde, président de la maison des Camerounais de France(MCF), initiatrice du « programme d’hommage », d’Eugène Ebodé, écrivain, Administrateur de la Chaire des littératures et des arts africains de l’Académie du royaume du Maroc, préfacier de l’ouvrage, pour « saluer le travail remarquable » effectué par tous les contributeurs à cette œuvre littéraire, en présence notamment d’Alexandra Njo Léa, fille d’Eugène Njo Léa, venue d’Afrique du Sud où elle vit. La présentation de Zam-Zam, son nouveau roman, et la conférence d’Eugène Ebodé, sur « L’Afrique et la politique : considérations sur une matière abrasive », salle Mongo Béti ; la présentation de la revue « La nouvelle pensée africaine, revue internationale des sciences, cultures et patrimoines (éd. le Cerdotola, Cameroun) par Charles Binam Bikoï, Secrétaire exécutif du Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola), ou encore l’ « hommage aux fondements et aux fondateurs de la littérature camerounaise », avec Hemley Boum, Eugène Ebodé, Gaston Paul Effa, Romuald Fonkua, Priscillia Manjoh et Boniface Mongo M’Boussa ; tout comme la présentation de l’Amacad et de l’ouvrage « Diaspora. La jeunesse africaine dessine l’avenir », ont attiré la foule des grands jours.

Autant de choses qui confirment le triomphe, bien au-delà des auteurs, du Cameroun à cette 4 page du Salon du Livre Africain de Paris.

Par Jean-Célestin Edjangué à Paris

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