Au programme de l’évènement qui se déroulera du 22 au 25 septembre 2023 : projections de films pour jeunes et adultes, master class et échanges avec les intervenants.

Pour cette 14ᵉ session, le Ciné-Club N’kah reçoit deux intervenants de choix, de renommée internationale, voire mondiale, du 22 au 25 septembre 2023, à Yaoundé, la capitale du Cameroun.

L’homme aux multiples facettes

L’un des invités, d’origine camerounaise, est à la fois acteur, metteur en scène, réalisateur, auteur et homme politique. Le natif de Douala, poumon économique du Cameroun, a un parcours scolaire, universitaire, artistique et politique exceptionnel. Après des études primaires et secondaires dans la cité rebelle, sur les berges du Wouri, fleuve dont l’abondance de crevettes, « Rio dos camaroes », a donné le nom au triangle national, il s’envole pour l’hexagone, obtient son baccalauréat option sciences économiques à Saint-Quentin, dans les Yvelines(78). Il poursuit ses études à la Faculté de droit de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine(92), puis à l’institut d’études politiques à Bordeaux(33), sur la Garonne, dans le Sud-Ouest de la France. Mais cet insatiable estime ne pas encore avoir atteint son but ultime, lui qui semblait prédisposé à l’art, s’inscrit à l’École de l’Acteur Florent à Paris, décrochant le diplôme d’études cinématographiques, option réalisation, du Conservatoire libre du cinéma français. L’acteur de cinéma, de télévision, comédien de théâtre et humoriste en Europe, Afrique, Asie et Amérique du Nord, metteur en scène et enseignant en art dramatique et en théâtre, conquiert le Canada où il débarque en 1988.

Porte-parole de Développement et Pais et du festival « Vues d’Afrique » ; porte-parole également de Laféminité.com, membre de l’Union des artistes et président du Conseil d’administration de Micro-Recyc-Coopération, il devient Député au Parlement du Canada ed 2004 à 2008 puis à l’Assemblée nationale du Québec de 2008 à 2018. Cette casquette politique trouvera son apogée avec sa nomination comme Ministre de la Culture et des communications du Québec de 2012 à 2014. Maka Kotto est aussi auteur de « Femme : libre exaltation poétique », en 2002 ; « Comment rénover sa maison sans démolir son couple », en 2022 et « Maka Kotto : les racines, les fleurs et les fruits », en novembre 2022, un récit autobiographique. Rien que ça …

Le magicien des mots, belles histoires et de l’image

L’autre dinosaure du cinéma africain, dont la réputation a largement dépassé les frontières de sa Guinée natale, est Cheik Doukouré. Compatriote de Sansy Kaba Diakité, promoteur des 72 heures du livre de Conakry dont la 16ᵉ édition, du 23 au 25 avril 2024, dans la capitale de la Guinée, a pour pays invité d’honneur le Cameroun, invité spécial le Liban et ville invitée Dinguiraye dans la région de Faranah d’où était originaire le président Sékou Touré, né à Kankan comme lui, Cheik Doukouré est réalisateur, acteur, scénariste et dialoguiste. Il foule le sol français pour la première fois en 1964. Son parcours académique le conduit à la Sorbonne, dans la filière lettres modernes, est mené de pair avec le Cours Simon et le Conservatoire de la rue Blanche. Il entame ensuite une carrière de comédien et tourne avec des réalisateurs aussi connus que Audiard, Mocky, Girod… Au théâtre, il joue dans des pièces mises en scène par Chéreau, Hossein, Mondy et bien d’autres encore. En 1977, il écrit le scénario de Bako, l’autre rive et en 1985, il co-écrit « Black Mic-Mac ». En 1991, débute sa carrière de réalisateur avec « Blanc d’Ebène », puis « Le ballon d’or » en 1993, sur l’histoire de la vie de Salif Keita, décédé le 2 septembre à Bamako, à l’âge de 76 ans. International malien du ballon rond et footballeur professionnel, premier ballon d’or de France Football, qui a fait les beaux jours de Saint-Etienne et de l’Olympique de Marseille, avant de créer son propre centre de formation de jeunes footballeurs (CSK) et d’être président de la Fédération malienne de football. Il réalise en 2001 « Paris selon Moussa ». Cheik Doukouré a obtenu de nombreuses distinctions, dont le Prix d’interprétation masculine du 18ᵉ Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou (Fespaco), pour son rôle dans « Paris selon Moussa ».

Les thématiques du voyage l’inspirent et ses œuvres sont particulièrement indiquées pour les jeunes cinéastes comme modèles. Ces deux monstres africains du 7ᵉ art vous attendent du 22 au 25 septembre à la 14ᵉ session du Ciné-Club N’kah, à Yaoundé.

L’entrée est gratuite. Réservation par SMS : 6 70 87 53 61/ 6 77 43 23 44 / 6 75 23 39 73

Par Jean-Célestin Edjangué

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