Représentant du roi Bell en Europe, il parle de l’hommage de ce samedi rendu à Tet’Ekombo, dans l’hexagone, et la résonance qu’a son action aujourd’hui.
Quel est le sens de la cérémonie de commémoration et de réhabilitation de Rudolf Duala Manga Bell, ce samedi, 20 août à Colombes en France ?
C’est effectivement, comme vous l’avez dit, une cérémonie de commémoration et de réhabilitation par devoir de mémoire pour toutes les générations. Car Rudolf Duala Manga Bell, qui est notre ancêtre, a donné sa vie pour une cause plus grande que nous. Il refuse d’être exproprié dans les quatre coins du Cameroun par l’occupant, et aujourd’hui, l’Allemagne est prête à réhabiliter son honneur grâce au travaille de la famille royale ; et je tiens ici à remercier M. Jean-Pierre Eyoum, qui se bat depuis 30 ans pour la même cause. Le roi Bell est lui-même très engagé dans ce combat depuis belle lurette.
Rudolf Duala Manga Bell s’est particulièrement illustré dans sa vie en se dressant contre l’expropriation des terres des ancêtres douala, un peu comme les récents évènements de Dikolo. Quelle lecture peut-on faire de ces évènements ?
Dikolo est un événement très tragique pour les populations et encore plus pour nous car, c’est à Dikolo que le roi Rudolf Duala MANGA BELL est allé faire ses adieux à toute sa famille. Nous nous rendons compte 108 ans plus tard que, le peuple Sawa vit toujours la même expropriation. Vous comprenez donc pourquoi c’est un devoir de mémoire.
Quelle est la lace de Rudolf Duala Manga Bell dans la mémoire historique collective camerounaise, africaine et même de l’humanité ?
La place de Rudolf Duala MANGA BELL dans la mémoire historique et collective du Cameroun, de l’Afrique, et même de toute l’humanité, est une place d’un homme humble au service du peuple, comme ses pères dans les quatre coins du Cameroun et d’Afrique, pour dire non à l’oppresseur au péril de leurs vies. Tout africain devrait s’identifier à l’esprit qui était le leur, celui du devoir collectif.
Recueilli à Paris par J.-C. Edjangué