Alors employé au service accueil de la Représentation diplomatique du triangle national à Abidjan, ce Camerounais semble toujours traumatisé par le passage de M. l’Ambassadeur Alfred Nguini, du côté de la lagune Ebrié.
« Je suis en Côte d’Ivoire depuis le 12 juin 1989. J’ai vu passer plusieurs Ambassadeurs. Dès la première réunion, après son arrivée à Abidjan, où chacun devait se présenter, l’Ambassadeur Nguini m’a montré que je n’étais pas le bienvenu, comme son collaborateur, dans les services de l’Ambassade. Lors de cette fameuse réunion, j’ai décliné mon identité, ajoutant que j’étais de Dschang. « Je n’aime pas les gens de ton ethnie. Je n’aime pas les Bamilékés », lança-t-il.
« Enfermé dans une cellule »
Beaucoup l’ont pris pour une blague. Mais je savais qu’il ne blaguait pas », témoigne Léon Kenfack, poursuivant : « La preuve, il va me faire enfermer dans une cellule de commissariat de police, sans aucun motif. Il a fallu que les Camerounais d’Abidjan qui ont appris la nouvelle, se mobilise rapidement. Ils sont venus manifester dans les abords du commissariat, ce qui a causé la panique et obligé le Commissaire à me libérer après avoir passé une nuit en cellule ». Enfin, Léon Kenfack qui a cru bon de montrer sa carte de membre du RDPC à l’Ambassadeur Nguini, s’est vu arracher cette carte avec en prime des propos bienveillants : « Tu ne peux pas être membre du RDPC, tu fais de la simulation », indique en Léon, qui choisira de quitter l’Ambassade pour avoir la paix.
Par J.-C.É. à Abidjan