La structure unique dans le monde, créée en 1985, promeut une réappropriation de l’histoire et de la culture du berceau de l’humanité par les Africains. Découverte.

Ancienne route, Bonabéri. Mardi, 30 juillet 2024, 11 h 00. Juste en face l’hôtel Royal Palace. Un bâtiment en clair, avec l’inscription « AfricAvenir », attire l’attention des passants. Il faut pousser la porte pour savoir ce qui se passe derrière. Ça tombe bien, j’ai rendez-vous avec le Prince Kum’a Ndumbe III, Président fondateur de la Fondation AfricAvenir, créée en 1985, Universitaire et écrivain. Je suis reçu à l’accueil par le personnel dédié, qui m’informe que j’étais attendu. Mais avant de rencontrer le maître des lieux, une première visite, s’impose celle de la salle d’exposition. La pièce abrite une exposition inédite sur les communautés camerounises et la résistance face à la pénétration coloniale. L’historien et sociologue que je suis en a encore le frisson, plus de 48 heures après. Les manuels d’histoire relatant cette période de la vie quotidienne sur le territoire camerounais, sont souvent écrits sous le prisme des colons ou leurs affidés.

« Décolonisation et processus de déconfliction »

Les recherches effectuées par le Pr. Prince Kum’a Ndumbe III apporte un éclairage nouveau, un autre regard, plus réaliste sur ce qui s’est passé, s’appuyant sur des témoignages enregistrés sur cassettes et transcrits ensuite pour en ressortir des ouvrages qui sont de véritables richesses du patrimoine culturel du triangle national et même du berceau de l’humanité. Depuis 1985, la Fondation produit des publications sur la colonisation, décolonisation, bonne gouvernance, ou encore sur les innovations africaines et dans les relations Nord-Sud, concernant notamment des résultats, des séminaires, de la recherche scientifique et de l’innovation… « Ce travail vise à restaurer l’homme en général dans sa souveraineté, à réintégrer les peuples africains dans leur propre temporalité en dehors des logiques de domination, de la colonialité, et de l’agenda géopolitique imposé par les systèmes de domination », indique le fascicule d’information de la Fondation AfricAvenir.

« Approche globale »

La méthode de travail, pour ce qui concerne le domaine décolonial, afin d’éviter de torpiller le processus, a conduit à « réinterroger la méthodologie classique des études déjà menées et ayant montré leurs limites. Et pour ce faire, la réponse réside dans la « Global Approach » comme méthode adéquate pour investigation crédible, une orientation vers de nouvelles perspectives », note le même document d’information, qui précise : « Cette approche dite globale combine d’une part les éléments culturels (spécificités culturelles africaines et européennes), historiques (contribution de chaque peuple à civilisation universelle, rôle des processus historiques tels que l’esclavage, la colonisation, des zoos humains, de la néo-colonisation, la coopération, du bal masqué de la mondialisation dans le subconscient), sociologiques (du statut des différents acteurs, rôles des instruments de socialisation que sont les médias, les écoles et la religion, etc.) dans la classification et la compréhension de l’objet d’étude ».

La Fondation Africavenir, c’est aussi un Institut universitaire de la renaissance africaine(IURA), avec une école doctorale/PHD et de Masters « Héritage et innovations », dans un encadrement exceptionnel.

Par Jean-Célestin Edjangué à Bonabéri

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