Comédien de doublage, il est présent à Cannes pour soutenir « Le mystère de Waza » le film de Claye Edou qui était en projection à la cérémonie d’ouverture de la 21ᵉ édition du Festival international du film panafricain (FIFP) de Cannes. Il s’exprime sur l’idée du projet de ce film et des difficultés rencontrées pour sa production.

Bonjour M. Eboko, merci pour votre disponibilité et bravo pour cette production cinématographique. D’où est venue l’idée d’un film sur le Mystère de Waza ? 

L’idée est venue de Claye Edou, qui a remarqué qu’ailleurs, aux États-Unis, au Japon, en Chine… les réalisateurs essayent de mettre en valeur le patrimoine touristique, culturelle, les grandes réalisations du pays. On s’est dit que le parc du Waza pouvait être la trame d’une belle histoire, c’est un parc animalier, une belle carte postale dans une magnifique région. Au-delà de toutes les mauvaises nouvelles autour de cette région, on s’est dit qu’il faut mettre en lumière la vraie histoire du peuple Sao.

Il y a une vraie demande de restauration de l’histoire et de l’identité africaine à travers un nouveau récit provenant des Africains eux-mêmes. Les travaux du Pr. Dieudonné Gnamankou du Bénin, sur l’ancestralité africaine de Pouchkine par son aïeul Hanibal, participent de cette réalité). Est-ce que cela a été déterminant pour le choix du sujet Le Mystère de Waza ? 

Le bon sujet, on ne sait pas à priori. Quand on crée un film, on ne sait pas comment, si ça bouscule quelque chose, si ça parle aux gens, on ne devine pas comment le public va réagir. C’est après avoir fabriqué et diffusé le film, en observant les réactions du public, qu’on peut mesurer l’effet produit. C’est encourageant de voir que le public a réagi positivement, parce que, probablement, l’histoire racontée lui parle.

Combien de temps a duré le tournage ? Quelles contraintes avez-vous rencontrées et combien ça a coûté ?

Le tournage du film a duré plus de trois ans. Il y a eu une première phase de recherches, d’enregistrements de voix témoins, puis d’enregistrement de voix, d’animation, de recherche de contrats, la recherche et l’obtention des soutiens comme on a pu le voir avec Camrail. Mais il y a eu des entreprises qui ont refusé tout soutien. Ça a été très difficile. La plus grande complexité a été d’accéder à la bonne information. Problème d’archivage, peu de choses sont documentées, il faut aller constamment sur le terrain. Le film a été financé à 100 % par les poches de l’équipe de production. Le réalisateur Claye Edou a pris sur lui, en contractant un crédit, ce qui a fait qu’il n’a même pas pu être à Cannes aujourd’hui. L’état n’a donné aucune aide. On a presque envie de pleurer. Mais, bon, le plus important, c’est la reconnaissance du public.

Recueilli à Cannes Par J.-C. Edjangué

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