Le film du réalisateur Camerounais Claye Edou a conquis l’âme du public, pour l’ouverture, mercredi, 23 octobre 2024, à l’Espace Miramar.
Le film d’animation, expression d’une prouesse technique exceptionnelle, aborde par ailleurs plusieurs thématiques liées à la fois à l’histoire du peuple Sao, dans le bassin du Lac Tchad, disparu en ayant enfoui un trésor culturel et patrimonial immense ; la question de la protection de l’environnement et la sauvegarde des espèces animales face au fléau du braconnage ; la promotion des sciences et de l’enseignement supérieur à travers la recherche ; la solidarité, l’enthousiasme et l’abnégation de la jeunesse nonobstant les obstacles qui jalonnent la réalisation de ses rêves ; les discriminations dont sont victimes les albinos en Afrique, les vertus du patriotisme et le mieux-vivre ensemble pour la paix et le développement…
« Leçon de vie »
Une fresque historique qui est surtout une véritable déclaration d’amour pour la mère patrie, le triangle national, le Cameroun, l’Afrique en miniature. Avec comme leçon de vie : ne jamais abandonner ses rêves, même les plus fous, tant qu’on ne les ait pas réalisés.
Bravo à Claye Edou, réalisateur de ce qui apparaît comme un véritable chef-d’œuvre cinématographique, et à toute son équipe, dont Julien Eboko, comédien de doublage qui est présent à Cannes pour défendre cette œuvre artistique historique, montrant le Cameroun, pays continent, sous un visage particulièrement séduisant.
« Aucun soutien de l’état »
Dommage que la fabrication de ce film n’ait bénéficié d’aucun soutien du gouvernement camerounais. » Le film a été entièrement financé avec les propos moyens de l’ensemble de l’équipe de tournage, particulièrement par le réalisateur. À tel point qu’il n’a même plus pu venir à Cannes, faute de moyens, alors qu’il en mourait d’envie », a confié Julien Eboko, au micro de Newsafrica24, à l’issue de la projection.
Incroyable ? Pourtant, vrai. Dans tout autre pays, ailleurs en Afrique comme dans le reste du monde, les gouvernements se seraient empressés de soutenir, d’accompagner par tous les moyens cette production rare du septième art. Au pays de Maka Koto, Marie Philomène Nga ou encore Dikonguè Pipa, Mary Noël Niba et autres… Rien.
C’est vrai que les salles de projections cinématographiques ont presque totalement disparu Cameroun, et les réalisateurs qui continuent à en produire grandement à féliciter.
Bravo à toute l’équipe de « Le Mystère de Waza« , autour de Claye Edou, le chef d’orchestre qui s’est endetté pour que cette belle œuvre soit vue.
Par Jean-Célestin Edjangué à Cannes