La thématique générique de cette nouvelle page dont la République de guinée est pays invité, met en exergue l’histoire du berceau de l’humanité à travers ses combats face à l’oppression, mais aussi la résilience des Africains et le devoir de mémoire, avec en première ligne le rôle des femmes. L’évènement a lieu Place de la Nation, dans la capitale du pays de la Terenga.
« « Résistances ». Un thème fort, ancré dans l’histoire du continent et dans l’actualité des luttes contemporaines. Résister, c’est refuser la soumission, l’effacement et l’injustice. C’est affirmer une voix, une dignité, une mémoire. Dans le champ littéraire, la résistance prend mille formes : elle se manifeste dans la liberté d’écrire, dans l’audace d’interroger les normes, dans la volonté de transmettre des récits longtemps marginalisés », indique la plaquette d’information qui fait office du dossier de presse de cette quatrième page du Salon du livre féminin de Dakar. Le document explique : « À travers ce thème, le Salon veut célébrer les écrivaines qui, par leurs œuvres, affrontent les oppressions sociales, politiques et culturelles, et qui ouvrent de nouveaux horizons de pensée. La littérature féminine devient ainsi un espace d’expression et de combat, mais aussi de réinvention, où la créativité dialogue avec l’engagement. En réunissant autrices, éditrices, libraires, universitaires, journalistes, artistes et acteurs du livre, cette édition entend explorer les multiples visages de la résistance : résistances individuelles et collectives, résistances créatives et intellectuelles, résistances face aux patriarcats, aux censures et aux violences », martèlent les organisateurs. Et de conclure : « Le Salon du livre féminin de Dakar affirme ainsi sa vocation : être un lieu de rencontre, de débat et de visibilité, où la littérature devient un outil de soft power, un instrument de liberté et de transformation sociale. »
Panels et rencontres professionnelles, ateliers, prix littéraires…
À évènement exceptionnel, programmation exceptionnelle. La 4ᵉ édition du Salon du livre féminin de Dakar a mis les petits plats dans les grands. L’écrivaine Sokhna Benga, grande plume de la littérature au Sénégal, en Afrique et dans le monde, est l’invitée d’honneur. Avec une vingtaine d’ouvrages à son actif, celle qui est également scénariste, éditrice, lauréate du Grand prix du président de la République en 2000, par ailleurs juriste maritime, éclaboussera de sa présence cette manifestation culturelle qui n’arrête plus de prendre de l’étoffe ni d’étendre son champ de rayonnement. Des panels et rencontres autour des thématiques aussi passionnantes comme « Le discours féminin dans les écritures : voix, corps et résistance » ; « Le livre comme industrie culturelle : investir et innover en Afrique » ; « Quand les femmes réécrivent le sacré pour briser les chaînes » ; « Guerres et conflits armés : impact des femmes dans la résistance et les processus de paix » ; « Héritage et combat des femmes en lutte » ; « Femmes et politique, quelles stratégies de résistance ? » ou encore « Sororité comme acte de résistance ». Mais l’actualité, c’est aussi « octobre rose » et la lutte contre le cancer. Le livre « Malade du cancer, l’œil d’une patiente » sera au centre d’un échange en présence de l’auteure, Thiané Ndiaye. Par ailleurs, dans l’optique de la cuvée 2025 du Salon du livre féminin de Dakar, une résidence de création et d’écriture de nouvelles était organisée du 5 au 11 mai 2025 à Keur Yaadikoone, sur l’île de Ngor. Une belle initiative collective avec dix auteures qui a abouti à la production d’un recueil de nouvelles. L’ouvrage sera présenté en grande première lors de l’évènement, comme illustration quasi parfaite de l’esprit de transmission et de collaboration qui anime le Salon du livre féminin de Dakar.
Coup de chapeau à Amina Seck, romancière, scénariste et fondatrice de Les Cultur’Elles, femme engagée pour la visibilité des femmes dans les arts et la littérature, membre fondatrice du réseau des féministes du Sénégal. Le Salon du livre féminin de Dakar est pour elle un outil de Softpower, pour la promotion culturelle et le plaidoyer féminin et féministe.
Par J.-C. Edjangué