L’évènement, organisé par le Bureau de Développement Afrik’Alabama (BuDAL GIE) récompense des jeunes impliqués dans la restauration de l’histoire de l’Afrique dont celle de l’un des derniers survivants du dernier navire négrier « Clotilde ».

« Ces dernières années, j’ai mis en place un Groupement dénommé Bureau de Développement Afrik’Alabama (BuDAL GIE), qui porte deux projets essentiels. Un projet d’ordre éducatif, touristique, culturel, économique, et un projet qui essaie de reconnecter la diaspora historique africaine à sa terre natale via la jeunesse qui est l’avenir ». Mme Anick Santos (lire par ailleurs), Béninoise d’origine, est l’initiatrice d’une idée qui commence à prendre progressivement forme. « Le Groupement a été fondé en 2017 par des passionnés de culture et d’histoire ayant en commun le souci de l’avenir de notre jeunesse et de la diaspora africaine. Concernant la jeunesse, ce que nous faisons, c’est de sensibiliser les jeunes par rapport au rôle important qu’ils ont à jouer dans la société et dans leurs domaines respectifs, également de faire ressortir le potentiel qui est en chacun d’eux », confie-t-elle.

Devoir de mémoire et transmission

Derrière les propos, il y a une noble ambition. Celle de rendre hommage à nos aïeux et ancêtres, dans un souci de sauvegarde de notre patrimoine historique et culturel, par l’écriture d’un nouveau narratif, plus proche de la réalité des faits passés et la transmission de ce récit aux jeunes générations. En 2020, une conférence internationale organisée au Bénin, matérialisait la « consécration non seulement d’un devoir de reconnaissance envers un fils du Bénin qui a été déporté, mais aussi une façon de réécrire et de raconter l’histoire des déportés en entretenant la flamme de la reconnexion des descendants afro-américains avec la terre natale de leur aïeul Cudjo Oluale Kossola Lewis », avait alors indiqué Mme Santos. Un acte qu’avait également salué Innocent Kocou Akobi, représentant du maire de la commune de Bantè, notant que « cette initiative va permettra de rehausser le Bénin, dans l’histoire de la traite négrière, à travers la commune de Bantè, où le dernier survivant du dernier navire négrier « Clotilde », est né. Quant à Kiki Odéon, représentant du maire de Prichard dans l’État d’Alabama, aux États-Unis, et la représentante de l’Ambassade des États-Unis près le Bénin, ils ont tous admis qu’il est « nécessaire de promouvoir l’histoire et de perpétuer la mémoire, qui, durant ses dernières années de vie a joué un rôle important de passeur de mémoire, racontant l’histoire du navire négrier « Clotilde »et transmettant sa culture du Dahomey, aujourd’hui Bénin ». Une statuette a été érigée à la Place de la solidarité, le Belvédère de la Colline Koubété de Bantè, pour immortaliser cette histoire, afin que nul n’en ignore.

2ᵉ édition des trophées Cudjo Lewis

Toujours dans le but d’impliquer les jeunes au projet mémoriel au Bénin et en Afrique, le Groupement BuDAL a créé les trophées Cudjo Lewis, dont la première édition a eu lieu en 2023, à Cotonou. La deuxième édition est prévue le 14 décembre 2024, toujours à Cotonou, en hommage à un des derniers survivants du bateau « Clotilde » qui a quitté les côtes Dahoméennes pour Mobil, en Alabama. Cet aïeul a fondé la communauté d’Africa Town, qui est restée très attachée à sa culture, à ses origines. Perpétuer cette mémoire historique, passe nécessairement par la mobilisation des jeunes et leur investissement dans l’appropriation du patrimoine culturel et historique de l’Afrique. « C’est dans cette optique que nous avons mis en place ces trophées, dans trois catégories différentes : la première catégorie concerne la déclamation poétique, la deuxième est relative aux œuvres d’arts, et la troisième catégorie intègre les chants panégyriques. La première édition, l’année dernière, nous avons eu de très belles réalisations. Cette deuxième édition s’annonce aussi intense. On n’a pas pu retenir dix candidats, mais douze, du fait de la très grande qualité des œuvres produites », conclut Mme Santos, optimiste.

Savoir d’où vient, pour se connaître et se projeter dans l’avenir, c’est incontestablement l’ambition majeure de ce projet du Bureau du Développement Afrik’Alabama (BuDAL), qui est au cœur du nouveau narratif de l’histoire du berceau de l’humanité, voulu par ses filles et ses fils.

Par Jean-Célestin Edjangué

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