La rencontre ouverte hier, jeudi, se poursuit à Rabat, la capitale, en présence d’une centaine d’intervenants et invités venus d’un peu partout dans le monde.
Hier, jeudi, le Pr Eugène EBODÉ, Administrateur de la Chaire des littératures et des arts africains, a prononcé le discours inaugural de cette rencontre internationale qui se déroule jusqu’à ce vendredi 7 juillet, à Rabat. Elle marque le premier anniversaire de ce projet, en présence du Secrétaire Perpétuel, ABDELJALIL LAHJOMRI, ainsi que des intervenants et invités venus du monde entier. Ils passeront au peigne fin les « Considérations sur l’esthétique africaine : De l’écriture à la scène et de l’image au design ».
« Rétablir la vérité historique »
Tout un programme concernant une question longtemps ignorée par nombre d’intellectuels, artistes et acteurs de la vie politique, économique, culturelle et sociale occidentale. « L’esthétique africaine, connaît pas », aurait répondu Picasso à une question qui lui a été posée à ce sujet. Pourtant, ses œuvres puisaient abondamment leur source d’inspiration en Afrique. Il était donc question, à travers cet échange intellectuel, de rétablir la vérité historique. Non ! L’Afrique n’est pas seulement une civilisation de l’oralité. Oui ! Le berceau de l’humanité est le creuset des civilisations et donc de l’esthétique. Chez les pharaons, par exemple, la société entière se préoccupait du beau, à la fois physique et naturelle, de l’harmonie entre les êtres humains et l’environnement. C’est qu’ont prouvé les différents exposés depuis celui de Mme Gihane Zaki sur « L’Égypte, le goût et la perfection », les interventions de Mme Mona Aly sur « l’esthétique du bois dans la photographie murale », de Raphaël Liogier sur « L’esthétique africaine comme source de la modernité réelle », « Hypoculture africaine et esthétique chez Boubacar Boris Diop : une contribution à la postmodernité littéraire », « Decolonizing African Aesthetic : Shaping narrative and identities in the Postcolonial Diaspora », de Priscillia Manjoh »Miroirs, trahisons et autres » de Rod Saint-Eloi, et bien d’autres travaux encore.
« L’appel de Rabat pour la paix »
Ce vendredi, 7 juillet, il sera question de l’esthétique africaine « À l’ombre des baobabs », mais également de « formes, rythmes, textes et autres esquisses sur la beauté ». Après quoi, « L’appel de Rabat pour la paix au sahel, partout en Afrique et dans le monde » clôturera cette rencontre dont nombre de participants s’accordent déjà à dire qu’elle restera à jamais gravée dans la mémoire collective du berceau de l’humanité.
Ce colloque se situe dans le cadre des activités de la Chaire des littératures, études, arts africains initiée, en mai 2022, par l’Académie du Royaume du Maroc sous l’impulsion du Secrétaire Perpétuel, ABDELJALIL LAHJOMRI, dans le but du décloisonnement, de la valorisation et la circulation de la culture africaine en Afrique.
Un sacré pari dont le premier anniversaire de ce projet mérite déjà un grand coup de chapeau pour cette noble mission dont le Pr. Eugène Ebodé est l’Administrateur.
L’Afrique n’est jamais aussi forte et grande que quand elle prend en main son destin, quand elle se raconte, quand se projette, en s’appuyant sur ce qu’elle a d’essentiel : son patrimoine culturel et historique.
Par Jean-Célestin Edjangué à Rabat