La réflexion de trois jours réunie une dizaine de participants à l’Académie du Royaume chérifien jusqu’au 3 mars 2023.
« L’oralité, un registre privilégié d’interlocution ou un paravent pour l’Afrique ? », telle est la question qui tient en haleine les participants au colloque international à l’Académie du Royaume du Maroc, à Rabat, depuis le 1er jusqu’au 3 mars 2023.
« Les variations musicales de cette part africaine, qui ont essaimé au loin, porteuses du souffle des poésies pastorales, ont enfanté des genres musicaux comme le jazz ou le blues, mais aussi bien de styles de poésie urbaine ». Dès l’ouverture solennelle de la rencontre, mercredi dernier en fin d’après-midi, l’allocution du Secrétaire perpétuel de l’Académie, Abdeljalil Lahjomri, en présence du romancier cinéaste Atiq Rahimi, prix Goncourt 2008, et de personnalités africaines du monde de la littérature et des arts, a fait mouche. Pour lui, ce colloque permettra d’être fixé sur « le détachement qui sied à l’analyse, ce que parler veut dire et recouvre comme modalité de communication interpersonnelle ou à vocation plus large dans une époque où les réseaux sociaux comme les technologies de l’information ont bouleversé nos approches et nos façons de vivre ou de faire circuler la parole ». Et de poursuivre : « Au commencement fut le verbe, et placé au début de la création comme de la re-visitation de celle-ci par la récitation, nous voyons immédiatement que nul peuple ne peut s’arroger le monopole ni de la re-visitation ni de la récitation », avant d’insister : « des profondeurs de l’Afrique au pourtour méditerranéen, la parole et son usage, ont tenu lieu de ressort identitaire ».
« Une Afrique riche d’héritages »
Quant à Eugène Ebodé, Administrateur de la Chaire des littératures et arts africains de l’Académie du Royaume du Maroc, il a indiqué que « ce colloque, qui revêt un aspect pluriculturel, est l’occasion idoine de parler de la force africaine et du rapport qu’elle nourrit avec elle-même, notamment à travers diverses langues et cultures ». L’écrivain a par ailleurs souligné que « l’art de l’oralité est l’une des manières de régler les conflits », relevant tout le bien qu’il pense de « voir comment l’Afrique, qui chante, qui parle, qui poétise et qui est riche d’héritages, s’exprime aujourd’hui ». Organisé dans le cadre des activités de la Chaire des Littératures et des Arts africains, ce colloque de trois jours s’achève ce vendredi 03 mars, en présence d’une dizaine d’intervenants, dont des chercheurs et artistes venus du Maroc, Sénégal, Burkina Faso, Gabon, Cameroun, Madagascar, mais aussi de la Guinée et la Mauritanie, rendait hommage à l’écrivain et cinéaste sénégalais, Feu Sembène Ousmane à l’occasion de la commémoration du centenaire de sa naissance.
Par J.-C. E.