Ce pays d’Afrique centrale dirigé depuis 1997 par le président Denis Sassou Nguesso, et qui a accédé à la souveraineté territoriale, le 15 août 1960, manie les paradoxes qui sont autant de freins à son développement harmonieux.
Où va le Congo après 62 ans de souveraineté nationale ? La question, pour provocatrice qu’elle puisse paraître, n’en demeure pas moins d’actualité. Non pas tellement parce que le président Denis Sassou Nguesso, au pouvoir depuis 1997, semble avoir décidé de prendre racine dans le fauteuil de chef de l’État. Et tant pis si sa longévité au pouvoir ne contribue pas à améliorer la vie quotidienne des Congolais.
Économie fragile
« Un peuple qui ne produit pas ce qu’il consomme n’est pas un peuple libre ». Face à la crise alimentaire qui se profile derrière la guerre Russo-Ukrainienne, le président Sassou vient de d’instruire au gouvernement d’encourager une production agricole locale qui réduirait la dépendance notamment en matière de céréales, le Congo important 700 milliards de francs CFA de produits alimentaires par an. Une prise de conscience jugée tardive par ses détracteurs. Et si l’économie donne quelques signaux d’amélioration avec une contraction de 3,5% en 2021 contre 6, 2% en, entrainant une augmentation de l’extrême pauvreté, passée de 51,9 % de la population en 2020 à 53,9 % en 2021, du fait certainement aussi de la chute de la production de pétrole en 2021 (-11% en glissement annuel). Rien d’étonnant, dans ce cas, que le chômage reste une préoccupation : 10, 3% de la population active en 2020 et 149ᵉ mondial au classement de l’indice de développement humain.
Le Congo reste par ailleurs à la traine des États disposés à encourager l’alternance politique par un scrutin transparent et inclusif. Les dernières législatives, en juillet, étaient prévues normalement en 2017. Mais le bon vouloir du prince en a décidé autrement.
Difficile d’entrevoir l’avenir avec sérénité dans cette situation.
Par Jean-Célestin Edjangué