Ce Camerounais d’origine, romancier de chez Gallimard, Administrateur de la toute nouvelle Chaire des Lettres et des arts africains, créée par l’Académie du Royaume du Maroc(ARM), à Rabat, et dont Dr Rabiaa Marhouch, assure la Direction de la Programmation et de la Communication, revient sur le salon du livre de Conakry qui a refermé sa 14ᵉ page à Dalaba, dans le Fouta Djallon, le 29 avril.
« L’histoire continue pour faire de Conakry la capitale africaine du livre »
La 14ᵉ édition des 72 heures du livre de Conakry dont la caravane s’est poursuivie à Dalaba, ville invitée d’honneur, s’est terminée ce jeudi. Quels souvenirs gardez-vous de ce cru 2022 ?
Le souvenir, c’est le moment éducatif, je veux dire le bain de foule au milieu des élèves reprenant un air du Cameroun pour scander et célébrer nos retrouvailles. L’arrêt que nous avons fait dans la cité scolaire a été capital et inattendu. Par ailleurs, rappeler la mémoire de Diallo Telli et Aminata Touré a eu pour fonction l’apaisement des mémoires. Enfin, parler des questions de valorisation du patrimoine en utilisant l’intercommunalité comme levier, à Dalaba, a été une manière vivante d’aborder la question culturelle en tant que nouvelle approche pour la régénération de nos sociétés africaines.
De l’avis de nombreux observateurs et participants, le Salon du livre de Conakry a pris une nouvelle dimension avec la présence du Royaume du Maroc comme pays invité d’honneur et une programmation exceptionnelle. Partagez-vous cette lecture ?
Le Royaume du Maroc a donné le « la » pour une nouvelle partition de l’orchestre africain. Il faut en remercier Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour l’impulsion qu’il donne à l’axe Sud-Sud. La culture y est le ciment de nos plateformes performatives. Je l’ai dit lors d’une rencontre avec les Recteurs : il ne s’agit pas ici d’une machine à écraser, mais d’une vision pour fraterniser. Le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, le professeur Abdeljalil Lahjomri, a exprimé en des termes plus forts encore la dimension humaine et coopérative de cette démarche. La chaire des littératures et des arts africains qu’il a créée, et que j’ai l’honneur de conduire avec Dr Rabiaa Marhouch, en assume la mission.
Comment faire mieux, encore et toujours, pour la 15ᵉ édition, en 2023, quand on a l’impression d’avoir déjà cassé la baraque ?
Il y a encore beaucoup à faire et ce ne sont ni Sansy Kaba Diakité, le métronome de cette fête du livre et de l’esprit, qui vous le dira, encore moins ses équipes. Elles sont mobilisées pour que l’histoire continue dans le but de faire de Conakry, à la fin des fins, la capitale africaine du livre. That’s All !
Recueilli à Dalaba via Conakry par J-C. Edjangué