Ce pays d’Afrique de l’Ouest d’environ 15 millions d’habitants, a été le premier en Afrique subsaharienne francophone à accéder à la souveraineté nationale le 2 octobre 1958. Les célébrations lancées le 25 septembre dernier, au chapiteau By Issa, à Conakry, se poursuivent jusqu’au 3 octobre 2025 sur l’ensemble du territoire national.
« Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage… C’est ce souci de dignité, cet impérieux besoin de liberté qui devait susciter aux heures sombres de la France les actes les plus nobles, les sacrifices les plus grands, et les beaux traits de courage ». La réponse, du président Sékou Touré, au général De Gaulle, lors de son voyage à Conakry, proposant aux pays de l’ancienne Union Française d’intégrer la communauté franco-africaine, est non seulement un véritable camouflet et un sursaut d’orgueil empreint de fierté pour la dignité du peuple noir bien au-delà des frontières de la Guinée.
« S’inspirer du passé pour construire le futur »
En prenant prétexte de « La journée des jeunes », organiser sous le thème « Jeunes et avenir… vers une souveraineté économique pour la Guinée », pour lancer les activités de la 67ème « Semaine de l’indépendance », le 25 septembre pour s’étaler jusqu’au 3 octobre 2025, le Ministre de l’Economie et des Finances, Mourana Soumah, avait certainement dans un coin de sa tête, les mots si forts du chef de l’Etat Guinéen, Ahmed Sékou Touré, à l’adresse de son homologue Français, le général Charles De Gaulle.
Pour le Ministre Mourana Soumah, comme pour l’ensemble des autorités de la Guinée, il s’agit de « soutenir et d’accompagner l’initiative des jeunes », à les amener à être un trait d’union intergénérationnel entre la Guinée d’hier et celle de demain « pour être des vrais acteurs, afin de gagner le pari de la souveraineté économique du pays après la souveraineté politique obtenue de haute lutte en 1958 ». Un cadre de réflexion qui épouse parfaitement « la vision du chef de l’Etat, Général Mamadi Doumbouya qui ambitionne une transformation en profondeur de l’économie guinéenne », a encore indiqué le Ministre de l’Economie et des Finances de ce pays d’Afrique de l’Ouest dont on dit qu’il est non seulement le « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest », mais surtout un « scandale géologique ». Mais, visiblement, le potentiel de la Guinée en matière de richesses du sous-sol, laisse entrevoir de belles perspectives à venir.
Projet Simandou 2040
« La Guinée, après avoir acquis son indépendance et réalisée son autonomie politique, se doit de maitriser son destin économique pour assurer un développement durable et inclusif afin de garantir le bien être à ses populations. La souveraineté économique passe par la mobilisation, la sécurisation et l’utilisation efficace des ressources internes, la stabilité du cadre macro-économique, la bonne tenue de la monnaie, des investissements structurants, et impactant la gestion prudentielle de la dette … », a souligné le Ministre Mourana Soumah, insistant : « En clair, notre économie n’a jamais été aussi dynamique et résiliente comme c’est le cas aujourd’hui ! Le meilleur est à venir avec la mise en exploitation du méga projet Simandou et ses retombées en termes de ressources et de rampe de lancement de l’économie sur la trajectoire de « Guinée pays émergent ». » Une aubaine pour jeunes guinéens, à condition qu’ils soient outillés pour cette aventure qui s’annonce prometteuse. « Nous allons nous investir dans la formation et l’accompagnement des projets jeunes, créer et développer des filières de production, encourager l’esprit entreprenariat, soutenir des starts Up, appuyer les innovations technologiques ; en somme, occuper les jeunes qui représentent plus de 70% de la population guinéenne. C’est l’avenir du pays ! Je vous invite à faire preuve de courage et d’audace, à vous former pour relever les grands défis du développement de la Guinée », a encore assuré M. Mourana Soumah.
Les 67 ans d’indépendance de la Guinée, célébrée sobrement, sans parade militaire, mais avec le dépôt d’une gerbe Place des Martyrs, à Conakry, restent un legs inestimable du patrimoine historique guinéen et panafricain qu’il faut transmettre aux jeunes générations. La Guinée ayant été le premier pays d’Afrique subsaharienne francophone à arracher son indépendance du joug français.
Par Jean-Célestin Edjangué