Journaliste, président de l’Union des journalistes Ivoiriens en France, il a bien voulu nous partager son analyse sur la situation socio-politique actuelle au Cameroun, dans l’attente des résultats officiels de la présidentielle du 12 octobre 2025.
« C’est la confusion généralisée chez la belle famille, dans les deux états-majors, l’opposition et le parti au pouvoir. Le parti au pouvoir n’avait pas prévu un vote massif des Camerounais en faveur de l’opposition, il ne s’attendait donc pas à ce raz de marée électoral pour l’opposition qui semble se profiler à l’horizon. Les Camerounais ont exercé leur citoyenneté.
Aucun des groupes ne maîtrise la réalité des chiffres. Les tendances semblent donner vainqueur Issa Tchiroma, même s’il faut attendre la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel », analyse Jean-Paul Oro, président de l’Union des journalistes Ivoiriens en France. Pour lui, la situation n’a rien à voir avec celle de la Côte d’Ivoire lors de la présidentielle de 2011.
« Une leçon de démocratie »
« La situation Camerounaise nous démontre que si le vote des citoyens est massif, le parti au pouvoir perd. Les Camerounais ont montré que si chaque parti veille à ce que le processus électoral, le vote, soit surveillé, il est difficile de truquer les résultats », indique-t-il, martelant : « Comme dans tous les pays africains, la jeunesse camerounaise montre qu’elle est prête à assumer toutes ses responsabilités en matière de devoir citoyen. Le Cameroun, si les tendances des résultats que l’on sait se confirment, est en train de donner une leçon de démocratie. La vraie démocratie se gagne dans les urnes et non par la violence. L’arme la plus redoutable contre un pouvoir qui s’enracine depuis des décennies, jusqu’à ne plus vouloir intégrer la notion d’alternance dans le jeu politique, c’est le bulletin de vote. Plus massivement cette arme est utilisée, plus facilement tombera le régime répressif ». Pour M. Oro « Dans ce climat de confusion, les citoyens apparaissent comme les seuls acteurs porteurs d’une vérité tangible. Ils sont convaincus de ce qu’ils ont observé dans les bureaux de vote et restent mobilisés pour défendre leur récit. Leur détermination contraste avec la perte de repères des acteurs politiques. » Et de conclure : « La classe politique, toutes tendances confondues, semble dépassée par les événements. Une réalité que les citoyens, pour l’instant, n’ont pas pleinement perçue. »
Par J.-C.É. à Paris