Journaliste, Fondateur de l’Association Notre Voix, éditrice du journal éponyme et organisatrice de la Semaine l’Afrique des Solutions (SAS) dont la troisième édition aura lieu à Paris 16ᵉ arrondissement, les 24 et 25 octobre 2025. Il évoque les temps forts de cet acte III de l’évènement africain le plus important dans le monde sur les solutions que le berceau de l’humanité apporte à la terre entière, dans tous les domaines, sans oublier de dérouler la vision de magnifique projet, qui donne à l’Afrique de se raconter sous un nouveau jour, dans un narratif qui tranche avec beaucoup d’idées reçues sur cette région du monde. Renversant !

Léonce Houngbadji

L’acte 3 de la Semaine l’Afrique des Solutions (SAS), évènement qui met en exergue toutes les réponses que l’Afrique apporte aux maux qui minent l’humanité, se déroulera les 24 et 25 octobre 2025 à Paris. D’où vous est venue l’idée de ce projet et comment s’annonce cette troisième édition ?

L’idée de la Semaine l’Afrique des Solutions (SAS) est née d’un constat aussi simple que frappant : lorsqu’on parle de l’Afrique dans l’espace médiatique et politique international, c’est trop souvent pour évoquer ses crises, ses fragilités ou ses manquements. Pourtant, sur le terrain, partout, sur le continent et au sein de la diaspora, des femmes et des hommes inventent chaque jour des solutions concrètes et durables aux défis mondiaux : climat, énergie, éducation, santé, agriculture, numérique, finance, culture… Ces initiatives, bien que déterminantes, restent souvent invisibles et sous-valorisées. C’est pour répondre à ce déséquilibre narratif que nous avons créé la SAS : un cadre inédit, à la fois vitrine et carrefour d’action, pour donner à voir, amplifier et connecter ces solutions. La SAS est née de cette volonté de changer le regard porté sur l’Afrique, en mettant au centre de l’agenda ceux que nous appelons les « solutionneurs » – ces femmes et ces hommes qui construisent déjà l’avenir.

Après deux éditions réussies – la première à Paris en 2023, puis une deuxième en 2024, encore plus ambitieuse, organisée entre Paris et Rabat avec des partenariats internationaux – cette troisième édition s’annonce comme un temps de maturité et de consolidation. Elle accueillera davantage de participants venus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie. Le programme sera riche et interactif : tables rondes 100 % solutions, ateliers de cocréation, formation au journalisme de solutions, expositions, pitchs d’innovation, networking stratégique, projections, cérémonies de distinction, communications inspirantes et reportages constructifs. L’objectif est clair : fournir aux participants des outils pratiques, favoriser des partenariats solides et créer une dynamique collective tournée vers l’avenir.

« Trop souvent, les initiatives sont dispersées, isolées, voire concurrentes, alors qu’elles gagneraient à se compléter »

La SAS 2025 a pour thématique générique « S’unir pour bâtir l’Afrique des solutions » et pour pays invité d’honneur le Sénégal. Pourquoi ces deux choix ?

Le choix de cette thématique s’imposait comme une urgence et une évidence. L’Afrique regorge de talents, d’idées et d’innovations. Ce qui lui manque parfois, ce n’est pas l’ingéniosité, mais la synergie. Trop souvent, les initiatives sont dispersées, isolées, voire concurrentes, alors qu’elles gagneraient à se compléter. Le thème « S’unir pour bâtir l’Afrique des solutions » reflète notre conviction : le développement du continent passera par la coopération, l’intelligence collective et la mutualisation des forces. C’est une invitation à dépasser les divisions pour bâtir ensemble une Afrique innovante, résiliente et unie.

Quant au Sénégal, son choix comme pays invité d’honneur ne doit rien au hasard. Ce pays est aujourd’hui un véritable laboratoire d’initiatives dans des domaines aussi variés que les énergies renouvelables, l’entrepreneuriat numérique, la culture, la gouvernance démocratique, les initiatives citoyennes, voire le spatial. De plus, le Sénégal incarne depuis longtemps un leadership régional et un dialogue fécond avec le reste du monde. Le mettre à l’honneur, c’est reconnaître la vitalité de son écosystème, mais aussi rendre hommage à l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.

Outre la thématique et le pays invité d’honneur, quelles sont les autres particularités de cette nouvelle cuvée de la SAS ?

La SAS 2025 apportera plusieurs innovations marquantes. D’abord, la dimension participative sera renforcée. L’événement ne sera pas une simple succession de conférences, mais une expérience collective. Les ateliers de cocréation permettront aux participants de travailler ensemble sur des solutions concrètes, qui donneront lieu à des recommandations pratiques et des projets directement actionnables.

Ensuite, un accent particulier sera mis sur la jeunesse et la diaspora. Nous créerons un espace dédié aux jeunes entrepreneurs et aux étudiants porteurs de projets, afin de leur offrir de la visibilité et un accès privilégié à des investisseurs, mentors et décideurs. La diaspora africaine en Europe, riche en expertises et en ressources, sera également placée au cœur des débats, car elle est un moteur puissant du développement africain.

Enfin, la SAS 2025 consacrera une place plus importante aux industries culturelles et créatives. L’art, la musique, le cinéma, la littérature ne sont pas seulement des expressions esthétiques : ce sont aussi des leviers économiques et des outils de transformation sociale. Ils seront mis en avant comme des solutions à part entière.

Pour donner un aperçu concret, cette édition mettra en lumière 300 solutions innovantes à impact positif, valorisera 500 profils inspirants, publiera deux ouvrages 100 % solutions, décernera 15 prix aux meilleurs acteurs du changement, et remettra 100 Médailles d’Honneur d’Ambassadeurs de Solutions pour l’Afrique ainsi que 50 Médailles du Mérite.

La Semaine l’Afrique des Solutions, c’est aussi la promotion des « Ambassadeurs solutions », la distinction des médias et des acteurs de l’innovation, ainsi que des publications consacrées aux parcours de solutionneurs. Pouvez-vous nous en dire plus ?

La SAS ne se réduit pas à un événement annuel, c’est un écosystème vivant. Nous avons créé le concept d’« Ambassadeurs solutions » : des personnalités issues de divers horizons – entrepreneurs, artistes, chercheurs, journalistes, universitaires, scientifiques, investisseurs, communicants, militants associatifs – qui incarnent la dynamique du changement positif. Leur rôle est de porter l’esprit de la SAS au-delà de l’événement, d’inspirer d’autres acteurs et de mobiliser des communautés autour des solutions africaines.

Nous distinguons également des médias et des acteurs de l’innovation qui contribuent au rayonnement du continent. C’est une manière de valoriser ceux qui, dans l’ombre comme dans la lumière, travaillent à documenter, amplifier et diffuser les initiatives porteuses d’impact.

Enfin, nous avons une production éditoriale régulière – portraits, interviews, récits – consacrée aux solutionneurs. Ces publications donnent un visage et une voix aux solutions, elles humanisent les innovations et montrent que derrière chaque réussite, il y a un parcours de résilience, de créativité et de détermination.

« En moins de trois ans, la SAS est devenue une plateforme internationale reconnue et attendue »

Quel bilan peut-on dresser de la SAS à la veille de ses 3 ans d’existence ?

Le bilan est extrêmement encourageant. En moins de trois ans, la SAS est devenue une plateforme internationale reconnue et attendue. La première édition, en 2023, avait suscité curiosité et enthousiasme ; la deuxième, en 2024, a confirmé notre capacité à fédérer et à générer de l’impact.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 2000 participants en 2023, 3500 en 2024, des centaines d’initiatives africaines valorisées via notre média Notre Voix (www.notrevoix.info), des partenariats concrets noués entre porteurs de solutions et investisseurs, et une couverture médiatique positive en France, en Afrique et bien au-delà.

Mais au-delà des statistiques, notre plus grand succès est d’avoir généré une dynamique de confiance. Beaucoup d’acteurs nous disent que la SAS leur a permis de rompre leur isolement, d’accéder à de nouveaux réseaux, de trouver des financements ou tout simplement de croire davantage en leur projet. Cette énergie collective et ce passage à l’action constituent notre véritable fierté.

Bien entendu, il reste encore beaucoup à construire. Mais une chose est claire : la SAS a trouvé sa place et répond à un besoin réel. Notre ambition est de l’ancrer davantage en Afrique, tout en gardant Paris comme vitrine internationale. Nous voulons en faire un rendez-vous incontournable du calendrier mondial de l’innovation, du développement durable, de la coopération internationale et du journalisme de solutions.

Mené par Jean-Célestin Edjangué à Paris

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