Député de la nation camerounaise, président du Réseau des parlementaires pour la diaspora, Coopération décentralisée et transfrontière (Rep Cod) mandaté par les deux Chambres pour une mission économique en France et en Belgique, du 6 au 18 avril 2025, il fait le bilan de la première partie de cette rencontre, à Paris.
Quel sentiment vous anime à la clôture, à Paris, de ce Forum économique de la Mission économique parlementaire qui s’est déroulé les 10, 11 et 12 avril 2025, à l’Ambassade du Cameroun en France ?
Je suis heureux de ce qui vient de se passer à Paris, en France, lors des trois journées consacrées au Forum économique de Mission économique parlementaire. Nous avons été mandatés par les deux Chambres, pour cette rencontre. Il y a eu plus de trois cents participants, à l’ouverture, et en moyenne deux cents les autres jours. Nous sommes venus à la rencontre de la diaspora, parce qu’il y a un an, au Salon Promote, à Yaoundé, plus de deux cents Camerounais de la diaspora ont fait le déplacement pour l’évènement. Pour nous rendre utile, nous avons à l’époque décidée d’aller à la rencontre de la diaspora, sur le terrain. Grâce au gouvernement, au ministère du Commerce, un site nous a été accordé, nous l’avons occupé durant l’étape de Promote. Nous avons fait venir le ministre Issa Tchiroma, qui a expliqué à la diaspora ce qu’elle peut faire dans le cadre de la formation professionnelle, le Minduh qui a envoyé un directeur entretenir la diaspora sur le procédé pour créer une agence immobilière ou alors être un promoteur immobilier, le Crédit foncier a manifesté sa volonté à accompagner la diaspora dans un investissement personnel ou dans un investissement concernant la création d’une entreprise dans l’immobilier, la Sic a indiqué à cette même diaspora comment elle peut faire pour acquérir une maison construite par la Société immobilière du Cameroun construit et vend. Nos compatriotes de la diaspora ont du mal à se faire construire eux-mêmes une maison. Ils doivent passer par des maisons sur plan. La Sic est une entreprise sûre, qui peut les aider à acheter les maisons clé en main. Les douanes étaient également là pour dire à la diaspora les procédures douanières et les avantages qui y sont liés, sans oublier les deux Ports, Douala et Kribi, pour faire connaître les procédures portuaires et opportunités d’affaires, parce que le port est également un espace d’investissement, le Ministère de la Promotion de la femme et de la famille qui a rencontré la diaspora pour lui dire ce qu’il y a à faire dans ce domaine, et le Ministère des Petites et moyennes entreprises pour venir expliquer l’impôt de substitution et le made in Cameroun.
A la lumière de tout cela, il était important de rencontrer une plus large représentativité de la diaspora pour leur donner la bonne information, l’information crédible.
On vous sent particulièrement ému et fier de cette première étape, en attendant Bruxelles, dès lundi 14 avril 2025. Le fait d’être vous-même issu de la diaspora vous impose un engagement encore plus important ?
La diaspora se nourri et s’informe beaucoup sur les réseaux sociaux. Or ce n’est pas forcément dans ces canaux que l’on trouve l’information de première main, crédible. Alors que la bionne information peut permettre à la diaspora de s’engager en connaissance de cause et éviter beaucoup de pièges. Vous savez, la diaspora fait partie de mon ADN, étant issu moi-même de la diaspora. J’ai passé 38 ans en France, mon épouse, mes enfants sont dans la diaspora. Quand on fait ce que nous avons fait à Paris, c’est vraiment pour nous-mêmes, pour la diaspora. Si on ne fait rien, nos enfants qui sont ici sont perdus pour le Cameroun et leurs enfants demain, encore plus. Le Cameroun est une terre d’opportunités. C’est vrai, tout n’est pas rose. Mais nulle part tout est rose. Même ici en France, il y a des problèmes, aux États-Unis également. Le Cameroun est une jeune nation indépendante depuis 1960, et se bat pour progresser. Et nous n’avons pas à rougir, ainsi que je l’ai rappelé à l’Assemblée nationale française, aucun pays africain n’a à rougir de ses 60 premières années par rapport aux 60 premières années des pays occidentaux. En France, c’était la barbarie, le sang a coulé à flot. Nous qui partons de moins loin que les occidentaux, si on essaie de mettre de côté nos querelles politiques et mettre en commun nos forces et nos atouts, on peut aller très loin.
Vous savez pour tant que la politique est incontournable, non ?
Il nous faut travailler en nous demandant ce qu’on doit faire pour progresser, pour donner ce que nous avons de meilleur pour notre pays. La politique, c’est bien. Tout le monde a même le droit de la faire. Mais il faut la faire intelligemment et savoir que le pays passe avant les partis politiques. Le monde est en mutation, le monde politique également. Il y a des partis politiques qui n’existeront plus demain, d’autres ne seront peut-être plus les mêmes… Nous, dans le cadre du Rep Cod, même si nous sommes des acteurs politiques, ne faisons pas de la politique. Nous parlons économie, développement, savoirs et savoirs faire utiles, nous demandons à la diaspora ce que nous pouvons faire pour elle… Peu importe le parti politique des membres de la diaspora, peu importe les origines ou les confessions, le plus important, c’est de savoir qu’ils ont le sang camerounais qui coule dans leurs veines. Tous les actes qu’ils posent, négativement ou positivement, donnent une image du Cameroun. Ils sont les premiers ambassadeurs de notre pays. Je leur lance donc un appel à venir investir, participer à la construction du Cameroun. Le pays a besoin de toutes ses filles et tous ses fils.
Recueilli par J.-C. Edjangué à Paris