Avocate aux Barreaux de Paris et du Cameroun, Présidente du Jury du Certificat d’Aptitude à la profession d’Avocat(CAPA), Professeur en droit des affaires, Présidente des Juristes Camerounais de la Diaspora, la toute première présidente de l’Association des Élus de la diaspora camerounaise (EDC) explique les raisons de son retrait de la course à la tête d’EFRACAM et déclame l’ambition d’EDC pour une nouvelle vision de la coopération décentralisée Cameroun-France. Instructif.

Vous avez été battue lors de l’Assemblée générale élective de EFRACAM, dimanche 2 juin 2024. Que répondez-vous à ceux qui disent que vous êtes mauvaise perdante, c’est pourquoi vous avez créé Élus de la Diaspora Camerounaise (EDC) ?

Soyons clair, je n’ai pas été battue. J’étais, il est vrai, candidate au poste de Présidente d’Efracam. Mais le constat fait autour de cette élection et qui a laissé apparaître des irrégularités ne me laissait pas d’autre choix que de me retirer au grand regret de la majorité silencieuse qui voyait en ma candidature l’espoir d’un vrai changement. Le principe cardinal de l’alternance à la présidence entre élus professionnels et politiques n’a pas été respecté.  Tout a été mis en œuvre pour favoriser un candidat. Un Scrutin de liste secret a été mis sur pied quelques minutes avant l’élection.  Seul le candidat Président est élu. Il choisit son bureau via une liste secrète. C’est donc le Président élu qui a choisi à la fois les membres du bureau (aucun élu professionnel) et ceux du conseil d’administration. Etc. Avec à la clé, une commission électorale partisane et irrégulière. Très peu de personnes ont d’ailleurs participé à cette élection dont il paraît, de surcroît, qu’il y avait une liste électorale toute aussi secrète. Vous comprenez bien que compte tenu de ma profession, je suis avocate, je ne pouvais cautionner pareil tripatouillage. Quant à la création d’EDC, il faut vraiment avoir beaucoup d’imagination pour dire que ma
défaite serait à l’origine de sa création. Puisqu’il n’y a eu aucune défaite. Pour tout vous dire, EDC est un projet collectif, axé sur l’international. La création d’une telle association est un processus nécessitant un temps de maturation et de concrétisation. Vous comprenez donc que cela n’a pas pu se faire à la suite d’un mouvement d’humeur consécutif à une supposée défaite électorale. De plus, quand on compare l’objet des deux associations, elles ne sont pas concurrentes l’une de l’autre. Et d’ailleurs, je saisis cette occasion pour remercier tous ceux qui m’ont fait confiance en me portant à la tête de EDC.

Dans votre profession de foi du scrutin du 2 juin 2024, vous dites « Je veillerai sur le groupe en bonne mère de famille » ou encore « La transparence sera notre mode de gouvernance ».  Quels sont les cinq points majeurs du projet de société de EDC ?

C’est une excellente question. EDC entend en effet promouvoir un ensemble de principes et d’orientation qui guideront son action, créant un environnement favorable à la collaboration, au bien-être et à la réussite des élus impliqués, en façonnant une vision globale et positive pour l’association, en mettant l’accent sur l’intérêt général et la démocratie participative. Il s’agira notamment de promouvoir la transparence, l’éthique, l’équité, l’alternance, la croissance inclusive et la bienveillance, pour ne citer que cela.

Comment EDC entend-il révolutionner l’avenir de la Coopération décentralisée Cameroun-France ?

L’idée ici, en tout cas en ce qui nous concerne, n’est pas de s’inscrire dans une révolution, mais d’apporter sur ce champ une plus-value. L’idée, il faut encore le dire, est dans cet apport d’être réaliste. Ce réalisme appelle à plus d’humilité dans les feuilles de route que nous mettrons en place. Il ne sert à rien, comme j’ai pu le constater malheureusement dans certaines associations, de promettre des grands projets lors des campagnes électorales alors qu’au fond de soi, on sait de manière pertinente que l’on n’a pas les moyens de les réaliser. Il suffit pour cela de voir le bilan réel de certaines associations, pour se rendre compte que ce ne sont que des communications de prestige. EDC ne s’inscrira pas dans cette logique.

 Par contre, nous sommes conscients qu’il est important de travailler en bonne intelligence, non seulement entre les membres de notre association, mais également avec les institutions privées et publiques des Pays concernés. Nous avons quelques jours d’existence, même si nos membres sont pleins d’expérience, de bonne foi et que leurs implications sont indéniables, nous allons prendre le temps de bien réfléchir sur les projets à venir, des projets simples et de bon sens. Toutefois, il convient de souligner que l’objet d’EDC va au-delà de la coopération décentralisée Cameroun-France, puisqu’il s’agit de votre question, mais embrasse d’une manière générale les objectifs du développement durable et de coopération décentralisée entre le Cameroun et les pays tiers, bien sûr en tenant compte de la particularité de la relation bilatérale entre le Cameroun et la France. Le Cameroun, par exemple, a 360 communes environ, chacune avec des besoins spécifiques et variés, qui mériteraient des réponses adéquates. En somme, un vaste chantier. La multiplication de partenariats ne sera donc que salutaire. Il en est de même s’agissant des institutions privées ou publiques, etc. L’ambition d’EDC est de créer un cadre propice à l’expression de toutes les expertises devant favoriser l’atteinte de ses objectifs. Vous voyez donc que nous nous inscrivons dans des démarches communes où EDC ambitionne d’apparaître en définitive dans ce microcosme associatif comme faisant partie de la locomotive.

Pour tout contact : elusdiaspora.contact@yahoo.com

Recueilli par J.-C. Edjangué

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