L’artiste Franco-guinéenne est actuellement à Cotonou, au Bénin, pour la promotion de son opus, produit avec un groupe de musiciens locaux.

Son nom sonne comme une marque. Et pour cause ! Sandy Keale est une artiste, au sens le plus noble du terme. C’est-à-dire une personne qui se consacre à l’expression du beau, qui aime l’art, une créatrice des œuvres d’art. Si elle en est l’illustration quasi parfaite, c’est parce que cette Franco-guinéenne, mère d’un fils à qui elle a dédié deux titres dans son album sorti en 2021, a un parcours atypique. « Jusque-là, vous me connaissiez surtout comme coach vocal ? Je le suis toujours ! Passionnée comme jamais par l’enseignement (si vous désirez prendre date, il faudra le faire désormais sur le site dédié à mes cours). Mais peut-être me suivez-vous déjà depuis l’époque où Lead-Vocaliste, j’ai été partie prenante du groupe Chance Orchestra ? J’ai ensuite rejoint Boney M., puis Cerrone ? J’ai été aussi choriste d’Adamo et de Richard Anthony. C’est toutefois Nicoletta à qui je suis la plus fidèle. J’assure pour elle la fonction de chef de chœur et continue à l’accompagner sur scène depuis plus de vingt ans. Mais voilà : À présent, j’éprouve, parallèlement à cela, le besoin de créer ma musique et d’imposer ma signature », raconte-t-elle sur son nouveau site internet.

Un parcours riche d’enseignements

Avant d’être la voix que l’on connaît, Sandy Keale est passée par la case danse classique puis modern-jazz, étudie à l’Institut Pédagogique des Arts Chorégraphiques où elle obtient un diplôme d’enseignement de la danse tout en suivant la comédie au célèbre Cours Florent. Elle rencontre Rick Odums et René Deshauteur dont elle devient l’assistante au Studio de la Victorine à Nice. Membre de la compagnie du même nom, elle participe aux spectacles du Sporting Club de Monaco et fait aussi une participation chorégraphiée dans le film Under The Cherry Moon de Prince. Son expérience et son expertise bien assises, elle crée sa propre école de danse en 1982 à Juan Les Pins : l’Atelier de Danse.

Ensuite, elle décroche aux États-Unis une place de swing dans la comédie musicale de Cats et se découvre une prédilection pour le chant. De retour en France, elle fait ses premiers pas de vive voix avec Maitre Wronk, ancien premier ténor à l’Opéra de Nice et se perfectionne en étudiant avec un phoniatre. Elle étudie ensuite à l’Université de Clemson, en Caroline du Sud (USA). Durant deux ans, elle pratique l’art de la comédie musicale et fait un cursus en musicothérapie. L’occasion lui est alors donnée de participer à la comédie musicale SarafinaOff Broadway, sur le soulèvement des étudiants d’Afrique du Sud en 1976, sujet qui sera une future source d’inspiration pour son album.

De retour dans l’hexagone, Sandy a définitivement fait son choix. Ce sera la chanson ou rien. D’abord avec le groupe “Chance Orchestra” (première partie de James Brown, de Joe Cocker et de Ray Charles) avant d’écumer de nombreux festivals de jazz et de blues. Très vite, son chant, entre l’instinct et le viscéral, ni artificiellement musclé et ni trop coffré en salle de chant, séduit. Elle arpente de manière boulimique toutes les scènes et devient une choriste sollicitée en accompagnant les grands noms de la chanson (AdamoMarc Cerrone et James D-Train…). Elle est embarquée dans la tournée Pacifique Sud avec Boney M en 1997 durant deux ans. Enfin, Sandy est surtout depuis l’an 2000 la cheffe de chœur de Nicoletta, la reine du gospel, qu’elle accompagne dans ses différentes tournées.

 « Paris-Cotonou », un album à cœur et à cris

Le AMBO

Surtout, Sandy va constituer son propre groupe et confectionner son troisième album. Le AMBO, une équipe de musiciens béninois va lui permettre de mener à bien son projet. « Soweto », le titre phare de l’album Paris-Cotonou, est un hymne à la tolérance et à la différence, un engagement pour le vivre ensemble dans une planète mondialisée. « J’ai voulu revenir sur les émeutes de 1976 en Afrique du Sud. On imposait aux étudiants noirs, l’usage de l’afrikaans, la langue des colonisateurs. On leur déniait le droit de vote ou même de se rebeller… J’estime que nous avons depuis un devoir de vigilance et je l’ai écrit noir sur blanc  » explique-t-elle, ajoutant : « C’est la même sève qui nourrit ton corps, qu’importe ta couleur, tous les peuples sont issus du même créateur ». Une évidence pour cette citoyenne du monde qui rêve d’un monde où tous les citoyens regardent dans la même direction, se donnent la main pour le plus grand bonheur de l’humanité entière. C’est le message qu’elle transmet à son fils à travers deux titres : « Kametezote » et « Lettre à mon fils », tout comme des reprises qui sonnent comme des hommages : « Superstition » de Stevie Wonder, « Amazing Grace », « Summertime », « Sunny » ou encore « Stand by me ». Autant de morceaux cultes qui traduisent toute la palette vocale de Sandy, sa maîtrise incontestable de cet instrument de musique.

Paris-Cotonou s’avère donc, du fait de la personnalité exceptionnelle de la conceptrice du projet, des musiciens qui l’accompagnent, des sonorités diverses et variées qui le composent, un album Word music dansant que l’on peut écouter sans modération.

Sandy et son groupe sont d’ailleurs déjà en pleine préparation du prochain album « rêver », qui devrait arriver dans les bacs courant premier trimestre 2023.

Chapeau l’artiste !

Par J.-C. Edjangué

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *