Cette camerounaise, passionnée de lecture et de cuisine, parle des deux ouvrages qu’elle vient de publier chez Le Lys éditions, elle évoque également les difficultés rencontrées dans le contexte de ce projet d’écriture ainsi que les perspectives d’avenir.

Comment est né ce double projet d’écriture ?

Pour commencer, je tiens vivement à remercier le bon Dieu pour son soutien, merci à tout le Corps de Christ. Merci à mon papa, le Sous-officier, le lieutenant-colonel, Commandant Supérieur de la Gendarmerie Camerounaise, Maréchal-Des-Logis, le sieur Ketchanke Jacob de regretté mémoire. Je dis ensuite merci à vous, monsieur Jean-Célestin Édjangué, et à toute l’équipe de NewsAfrica24. Merci à tous pour l’intérêt que vous portez à ma modeste personne, à mes deux ouvrages. J’en suis énormément reconnaissante. Car la recension d’un livre est tout aussi fastidieuse que son écriture. Malgré votre emploi de temps chargé, vous m’avez fait cet honneur.  Sincèrement du fond de cœur merci. Je ne ferai pas ce crime de lèse-majesté en oubliant de dire merci à certains médias locaux privés qui m’ont accordé des passages gratuits à leur chaîne radio dans le cadre de la promotion de mes ouvrages.

Je dirais, pour répondre à votre question, que pour un coup d’essai, ça a été un coup de maître. Je profite de l’occasion pour faire un coucou à ma charmante maison d’édition Le Lys Bleu Éditions, qui m’a donné ma chance de devenir cette auteure en perfectionnement vers lequel je tends à devenir aujourd’hui. Merci à tout son merveilleux et dynamique personnel.

Le déclic : d’abord un rêve d’enfant, et ensuite un vœu de mon papa sur son lit de maladie. À ceux-ci, j’ajoute les difficultés de la vie. Tout est sens dessus dessous et même ma famille ne me comprend plus. D’ailleurs moi non plus, je ne comprends rien… La seule solution qui me satisfasse est cette solitude volontaire. Déjà que je suis de nature casanière. J’en profite pour mieux méditer, réfléchir, cogiter… Je ressors du tiroir mes griffonnages de jeunesse pour passer du temps et me distraire tout en me livrant à mes sports favoris, la lecture et la cuisine.  D’ailleurs, au chevet de mon lit se retrouvent parfois des stars telles Calixte Beyala, Djaïli Amadou Amal et Constant Virgil Gheorghiu… Seulement, je ne veux imiter personne, je tiens à garder ma particularité ; bien que je les admire. Je réécris mes manuscrits comme ça me vient à l’esprit. Je les réajuste et les réadapte à mon imaginaire fictif et réel des événements du temps et de l’espace…

Quelles sont les difficultés rencontrées lors de la réalisation de cette double production littéraire ?

Il faut se décider à en faire un roman, je ne sais comment m’y prendre. Comme un bébé faisant ses premiers pas et qui culbute à des obstacles. Les éditeurs locaux ne sont pas réceptifs. De guerre lasse, je choisis comme coup de gueule de balancer le premier manuscrit en ligne aux éditeurs étrangers. Des refus de ce côté-là sont aussi nombreux. Ce qui est sûr, dans mon cœur, je n’attends de là-bas aucune suite favorable. Je me dis que je ne suis probablement pas à la hauteur. Ce qui m’intéresse chemin faisant, ce sont ces nombreux retours critiques de ces maisons d’éditions étrangères qui sont pour moi très importants. Selon la grande majorité, je ne respecte pas leur ligne éditoriale.  Des critiques plus ou moins acerbes et parfois méprisantes, des conseils bienveillants pour d’autres. Pour d’autres encore, ce sont des suggestions d’orientations et recommandations astucieuses vers des confrères pour retravailler le manuscrit, pour une meilleure qualité de l’ouvrage écrit et la chance d’être dénichée par une éventuelle maison d’édition. Surtout que je suis primo écrivaine, qui manque d’expérience. Des propositions processuelles d’ateliers de réécriture qu’il faut payer… Entre temps, je prends note de tous ces retours critiques venant de ces maisons d’éditions et je réfléchis à propos. J’essaye de tirer profit de tout cela pour améliorer mon texte personnellement. Et voilà qu’à ma très grande surprise, du Ciel, un mail d’une maison d’édition tombe dans ma boîte aux lettres en ligne. Je n’en reviens pas. C’est trop beau pour être vrai.  Tout va alors si vite, on travaille en ligne ensemble sur le manuscrit, j’ai une peur qui m’envahie de temps à autre. Je ne veux pas me faire lâcher par cet Ange qui m’est envoyé tout droit des Cieux. Moi, une auteure ? Le Contrat est signé bien évidemment. En fin de compte, j’ai avec moi plutôt de magnifiques personnes formidables que je n’oublierai jamais. Elles sont allées à mon rythme, malgré leur patience mise à rude épreuve.  Au bout du compte, d’une pierre deux coups, mon tout premier roman intitulé : « Rose épine » est né. Et quelques mois après, de la même maison d’édition, Le Lys Bleu Éditions, mon second ouvrage voit le jour. Cette fois-ci, c’est une nouvelle de sept titres : « Fange ». Je leur dis infiniment merci.

L’accueil réservé par le public à « Rose épine » et « Fange » est-il conforme à vos attentes et quel sont vos projets d’écriture à venir ?

Je dirais que mes appréhensions sont mitigées. Si je suis satisfaite du travail fait en amont, il faut noter que la promotion locale est une autre paire de manche. Un vrai parcours de combattante. Il n’y a pas d’accompagnement au niveau du ministère dédié. Il faut des moyens financiers que l’auteur(e) doit débourser de ses poches… L’environnement local national dans lequel j’évolue est assez ardu. Des personnes qui cherchent à vous décourager… Et, puis, en Afrique et particulièrement au Cameroun, on préfère offrir autre chose plutôt qu’un livre.

À cet effet, je dis un grand merci à l’actuel directeur de l’Institut français (I.F.C.) de Douala au Cameroun, monsieur Marc M. pour l’effort de visibilité qu’il fait pour la promotion artistique culturelle locale. L’opportunité donnée aux nouveaux talents Camerounais à travers sa plate-forme. Un coucou à son personnel de la bibliothèque.

Bref, j’en appelle aux âmes de bonne volonté, ces mécènes qui puissent m’accompagner et me soutenir financièrement ou autrement ; dans le cadre de la promotion quasi inexistante de mes deux ouvrages. J’en appelle aussi au soutien de l’État camerounais à travers son ministère en charge. Ma préoccupation va aussi à l’endroit du responsable en charge de la commercialisation des livres à la FNAC Douala. J’espère que la suite des négociations sera favorable, afin que mes ouvrages figurent dans leurs rayons. Néanmoins, je reste ouverte.

Quant à mes projets d’écriture à venir, je dirais que suite à quelques retours de lecture de certains lecteurs (trice)s et certaines suggestions venant des personnes assez averties, j’ai choisi de me concentrer pour le moment à une revue des ouvrages en vue de leur amélioration dans le perfectionnement du style et du récit pour les prochaines commandes d’exemplaires et continuer dans leur promotion locale. Sinon, plusieurs manuscrits demeurent encore dans les tiroirs.

Merci encore à vous, monsieur Jean-Célestin et à NewsAfrica24, à tout son personnel, pour cette occasion qui m’est donnée de présenter mes ouvrages à un public assez large au-delà des frontières du Cameroun. Bon vent et beaucoup de courage à tous.

Recueilli par J.-C. Edangué

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