L’évènement incontournable de l’Afrique et ses diasporas drainera des écrivains, des éditeurs, des libraires, des journalistes, amoureux de belles lettres et passionnés de lecture, ce week-end, à la Mairie du 6ᵉ arrondissement de la capitale hexagonale.
La grande fête africaine du livre à Paris, ouvre sa troisième page, ce week-end, à la Mairie du 6ᵉ arrondissement de la capitale française. Un rendez-vous biannuel, réuni les plus belles plumes du berceau de l’humanité dans la ville des Lumières et de la culture. Une édition particulière à plusieurs titres. D’abord, parce qu’elle a comme invitée d’honneur, la Côte d’Ivoire. Le pays d’Amadou Kourouma sera représenté par une forte délégation composée essentiellement d’auteurs, éditeurs et promoteurs du livre dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, à l’instar de François Etien, Directeur de l’Harmattan-Côte d’Ivoire, et sa délégation, ou Ange Félix N’dakpri, président du Salon international du livre d’Abidjan(Sila), avec qui le Salon du livre africain de Paris (SLAP) a signé une Convention partenariale de trois ans pour la vulgarisation, la sensibilisation et la promotion du livre notamment auprès des jeunes, dans les écoles ivoiriennes.
« Prix du beau livre » sur l’histoire de l’Afrique
Bien sûr, la programmation est de taille, avec une trentaine de conférences, des ateliers, des dédicaces et rencontres avec les auteurs, de l’animation musicale, un « Prix du beau livre » sur l’histoire de l’Afrique, avec de belles photos illustratives, mis en place par la Maison de l’Afrique et le Salon du livre africain de Paris. Parmi les têtes d’affiche, Boubacar Boris Diop, Eugène Ebodé, Hemley Boum, Aminata Traoré Dramane, Rodney Saint-Eloi… Autant le dire, les belles plumes seront à Paris, ces 15, 16 et 17 mars 2024, pour non seulement parler livres, mais également rencontrer le public pour échanger autour des thématiques diverses et variées sur le « montage des coéditions et des partenariats entre éditeurs », « Le roman policier africain », « Afrique du Sud : Histoire et littérature », « développer de nouvelles gastronomies africaines en s’appuyant sur les traditions ancestrales », « Le conte réconciliateur », « L’Afrique face au cynisme climatique », « Écrire en archipel, où le voyage des mors fabrique le monde »…
Hommage à Henri Lopes
Mais un des faits majeurs du SLAP 2024, est incontestablement l’hommage qui sera rendu à Henri Lopes, homme politique et écrivain génial, décédé le 2 novembre 2023, à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine. Né à Kinshasa, en 1937, Henri Lopes, décédé à Suresnes(92) en novembre 2023, après une longue maladie, était une personnalité rare, un homme et une plume libres. On lui doit de nombreux ouvrages dont des romans comme Le Pleurer-rire, Sans tam-tam, Une enfant de Poto-Poto, une collection d’essais, Ma grand-mère bantoue et mes ancêtres les Gaulois, ou encore une autobiographie, Il est déjà demain. Des études, à Brazzaville, Bangui, Nantes et Paris, puis enseignant d’histoire à l’Ecole normale supérieure d’Afrique centrale à Brazzaville, aujourd’hui université Marien Ngouabi. Il embrasse la politique et devient Premier ministre du président Marien Ngouabi, sous le régime marxiste-léniniste, entre 1973 et 1975. Dans les années 1980 et 1990, il a travaillé à l’Unesco comme directeur adjoint pour l’Afrique, avant d’être nommé ambassadeur du Congo en France en 1998 jusqu’en 2015.
J’ai eu la chance de croiser Henri Lopes, au moins à trois reprises. La première fois, dans le cadre des 72 heures du livre de Conakry, en 2012, où il était invité spécial. Puis, nous nous sommes vus, le 4 mars 2023, lors de la 3ᵉ Journée d’Échanges Cameroun-France, au Sénat, Palais du Luxembourg, dans le 6ᵉ arrondissement de Paris, là encore, il était invité spécial. Enfin, nous sommes rencontrés à Bordeaux, en juin 2023, aux Journées nationales des diasporas et de l’Afrique(JNDA), initiées par Pierre de Gaétan Njikam Mouliom. C’était un homme d’exception, un humaniste, qui mérite amplement l’hommage du Salon du livre africain de Paris.
Par Jean-Célestin Edjangué à Paris