Djiboutien, Guinéen, Gabonais ou Ivoiriens, des représentants de journaux, en région parisienne, posent leurs regards sur la situation socio-politique du Cameroun, dans l’attente des résultats du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025.
« Je pense que, au Cameroun, pays qui semblait en stagnation depuis plusieurs décennies, un changement politique à la tête de l’exécutif, peut apporter une nouveauté dans la gestion des affaires courantes. Si la tendance que l’on perçoit notamment sur les réseaux sociaux se confirme dans les urnes, ça peut être une bonne nouvelle pour les Camerounais dont beaucoup aujourd’hui sont dans l’attente, en espérant que leur vote soit pris en compte », raconte Mahamoud Djama, promoteur de « La Voix de Djibouti », un média implanté à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine (92), et qui dispose également d’une édition en ligne. Il ajoute : « L’avenir du Cameroun n’est pas pour autant compromis. Mon espoir, c’est qu’un Cameroun qui bouge est un vrai signal et un espoir pour le reste de l’Afrique ».
« Le rôle de la jeunesse »
« Je m’intéresse à ce qui se passe au Cameroun, comme un peu partout en Afrique, particulièrement en ce qui concerne les questions de démocratie. Je pense que la jeunesse camerounaise est devenue un problème, par rapport aux principes démocratiques. C’est à elle de comprendre la nécessité des textes de loi. Car c’est par ces textes que les gouvernements agissent. Certes la jeunesse camerounaise se réveille aujourd’hui, mais il y a eu beaucoup de temps de perdu. Nous qui sommes à l’extérieur, nous avons mal, parce que nous voulons que le Cameroun retrouve la voie de l’état de droit et la démocratie », affirme pour sa part Ahmed Tidiane Diallo, correspondant Europe de « Le populaire », un hebdomadaire guinéen, avec résidence à Orléans, dans le département du Loiret (45). Il poursuit : « Si les jeunes Africains ne s’engagent pas en politique, ce sont les médiocres qui vont continuer à gérer les affaires courantes. Tant que la jeunesse africaine ne renoue pas avec son histoire et avec la bonne conscience, elle va tout droit vers la débilité collective. » Et de lancer en guise de conclusion : « La jeunesse camerounaise qui est dans la rue, pour manifester, afin que les résultats sortis des urnes soient respectées et proclamées, doit continuer le combat pour éviter que les résultats soient truqués ».
Quant à Eva M., journaliste indépendante Gabonaise, travaillant en free-lance à Paris, la pratique du jeu démocratique reste à intégrer dans la culture. « Pour moi, le problème, c’est le changement. On sait que quand il y a le changement, il y a une émulation, un vent nouveau souffle. C’est ce changement qui est important. Pour voir une nouvelle génération de dirigeants, une nouvelle vision du Cameroun. Par ailleurs, beaucoup d’investisseurs locaux attendent le changement, au même titre que les hommes et femmes d’affaires de la sous-région. Le jeu démocratique, quand il est bien fait, est une bouffée d’air frais pour l’économie, la culture, l’environnement et bien sûr le social ».
Au moment où le bâtonnier Yondo Black quitte définitivement la scène, lui qui a été du combat des années de braise, en 1990, pour le multipartisme, on peut parler d’une drôle de coïncidence.
Par Jean-Célestin Edjangué à Paris