Secrétaire stratégique du Mouvement révolutionnaire indépendant, une ONG panafricaniste, ce Camerounais d’origine, historien de profession et vivant en France, a fait le déplacement à Nzérékoré, en Guinée, pour l’inauguration de la pose du portique restauré à l’entrée du Lycée Félix Roland Moumié, le 03 novembre. La suite du séjour sera marqué par le dépôt d’une gerbe sur la tombe restaurée de l’ancien président de l’Union des populations du Cameroun(UPC), le 15 novembre et la Conférence internationale prévue le 26 novembre 2022 à Conakry. Il raconte ses émotions d’un voyage extraordinaire.

Vous revenez de Nzérékoré, en Guinée, pour l’inauguration du nouveau portique du lycée Félix Roland Moumié, mort il y a  62 ans, le 03 novembre dernier. Comment s’est passé la cérémonie et à quel titre y participiez-vous ?

Merci, bonjour à vous ! Effectivement, nous revenons de N’zérékoré en Guinée forestière où nous avons rendu un vibrant hommage à la mémoire de ce digne fils d’Afrique qu’était le Dr Félix Roland Moumié, à l’occasion du 62ᵉ anniversaire de son lâche assassinat par l’impérialisme. En effet, ayant été contacté par le MRI, (Mouvement révolutionnaire interafricain), organisation de la société civile régie sous le droit guinéen, pour une série de conférences, l’encadrement et la formation de ses membres à l’idéologie panafricaine, nous avions là l’occasion de fouler le sol de la Guinée, terre de la résistance africaine. L’occasion nous étant ainsi donnée de pouvoir enfin nous recueillir sur les tombes des pionniers de nos combats pour la libération totale de l’Afrique, nos préalables de commun accord avec le MRI étaient le reversement de nos honoraires à la construction d’un portique d’entrée assorti d’une plaque indicative, d’une grande fresque murale (portrait) et de la clôture du lycée de   N’zérékoré construit et baptisé depuis 1960 par le camarade président feu Ahmed Sékou Touré, au nom de Félix Roland Moumié. La cérémonie s’est déroulée dans de très bonnes conditions, sous la supervision du préfet de Nzérékoré, le colonel Alsény Camara qui aura été d’une diligence remarquable, à la hauteur de sa fonction.

Que représente Félix Roland Moumié pour les Guinéens que vous avez rencontrés à Nzérekoré comme à Conakry ?

De notre modeste expérience en terre guinéenne, nous avons rencontré à N’zérékoré des populations si fières de savoir que leur ville ait pu avoir l’insigne honneur d’abriter ce lycée éponyme de ce vaillant et valeureux fils d’Afrique, pionnier et compagnon des luttes pour nos indépendances et pour la libération totale de l’Afrique du président Ahmed Sékou Touré.

Les élèves dudit lycée nous ont d’ailleurs promis un taux de réussite record, si ce n’est du 100% aux différents examens de fin d’année scolaire, en guise de remerciement et surtout de leur engagement sur les traces de ces illustres visionnaires. À Conakry aussi, nous avons rencontré des populations plus que fières du passage de cet érudit et proche collaborateur du camarade président Ahmed Sékou Touré, qui assurera la formation d’un bon nombre de cadres guinéens au fort de la rupture brutale de ce pays d’avec la France.

Nous avons eu ce privilège d’être d’adopté par l’un de ces cadres, parmi les derniers survivants et très proches collaborateurs du président Touré, en la personne du ministère Madifing Diané, qui nous a facilité l’accès aux informations et aux différents sites qui auront retenu notre attention et suscité notre intérêt.

En tant qu’ancien responsable des services de renseignements et ancien ministre de la Sécurité, son accompagnement dans notre délicate mission est assez précieux.

Il nous aura permis de nous incliner devant la tombe du président Sékou Touré et des lieux de sépulture de Kwamé Nkrumah, Félix Roland Moumié, de rencontrer la veuve Hadja Touré et de visiter le très célèbre quartier Cameroun, où Moumié avait facilité l’installation des familles d’exilés camerounais et de nombreux étudiants candidats à l’émigration vers les pays de l’Est, sous la coordination du bureau local de l’UPC.

C’est aussi en partie pour cette facilité de l’UPC à obtenir des bourses d’études dont ont aussi bénéficié de nombreux Guinéens et africains que Moumié sera toujours respecté à Conakry. D’ailleurs, il fut lâchement empoisonné le 15 octobre 1960 à Genève par William Bechtel, espion des services secrets français déguisé en journaliste, après des négociations avec des dirigeants chinois.

Quelle est la suite du programme des manifestations prévues à Conakry au nom de la mémoire de Félix Moumié ?

Ayant eu l’heureuse coïncidence d’être en République de Guinée au même moment que les membres de la fondation Moumié avec lesquels le contact a été établi par les autorités en place, nous comptons mutualiser nos efforts et coordonner nos actions pour procéder, en date du 15 novembre, à une cérémonie officielle de dépôt d’une gerbe de fleurs au mausolée où ont été dérobés les restes de Moumié par des individus dont l’identité reste inconnue, pour un second assassinat, traduisant ainsi le visage et plus hideux de l’impérialisme en particulier et de l’humanité en général. Toutefois, n’oublions pas que le paroxysme de la vilénie humaine a été atteint le 08 janvier 2009 à Ebolowa au Cameroun, avec le viol, puis le meurtre crapuleux de Marthe Ekemeyong sa veuve de 78 ans, pour le troisième, si ce n’est l’antépénultième ou le pénultième assassinat de Moumié. Le cimetière de Boulbiné (Kaloum) étant réquisitionné entre-temps par la France pour des cérémonies en mémoire des ressortissants et soldats français morts et inhumés en terre guinéenne. Mais avant, nous continuons à encadrer et à former les cadres du MRI à Kerouané près de Miniambaladougou ville natale de l’almamy Samory Touré, puis FARANAH ville natale de Sékou Touré, ensuite, nous serons à Kankan et enfin à Conakry avec en prime la grande conférence-dédicace de mon dernier ouvrage « Cortex-Déconfinement ».

Recueilli par J.-C. Edjangué

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