La première session de formation à l’apprentissage des langues nationales à la Maison des Associations, à Nkolndongo, initiée par l’Association Jam Jara Bassa Mpo Bati, pendant les grandes vacances scolaires, s’est terminée mercredi, 21 août.

Maison des Associations, à Nkolndongo à Yaoundé. Mercredi, 21 août 2024. Des jeunes filles, garçons et parents, en compagnie d’un duo d’accompagnateurs, des membres de l’Association Jam Jara Basa’a-Mpoo- Bati (une seule et même chose).

Et des journalistes, étaient présents à séance de clôture de la première saison d’apprentissage des langues bassa, bakoko, basso ou encore bati, organisée par cette structure associative. Pour l’occasion, le décor installé donnait le ton, avec un large tissu pagne de l’Association Coutumière Traditionnelle des Elog Mpo (ACTEM), qui regroupe les populations ayant le même ancêtre éponyme et partageant des sonorités langagières similaires ; mais aussi des instruments de musiques et objets de l’artisanat de ces peuples.

« Remise de parchemins »

Au total, une dizaine d’enfants, dont la moyenne d’âge avoisinait cinq ans, ont pris part à cette formation qui aura duré le temps des vacances scolaires. L’activité s’est déroulée à la Maison des Associations de Nkolndongo, qui jouxte le cabinet d’avocats Tang, à Yaoundé. Un lieu ouvert à toutes les structures répondant à la loi camerounaise sur les associations.

L’association Jam Jara Basa’a- Mpo- Bati fait face à de nombreuses difficultés dont l’insuffisance en matière d’enseignants ou de formateurs, puis la disponibilité en quantité des manuels d’enseignements pour que les apprenants puissent s’en servir à tout moment, et le besoin de parrainages pour soutenir ou accompagner l’organisation des formations.

La fin de cette première session de formation a été marquée par la remise de parchemins à tous enfants qui participé à la séance.

« S’approprier son identité »

Derrière cet apprentissage des langues Basa’a, Basso, Bakoko et Bati, aux plus jeunes générations, se cache un objectif noble et clair. Celui de permettre aux enfants de ces communautés, de connaître leurs racines pour mieux s’approprier de leur identité. Une expérience qui passe par la maitrise des savoirs de base, concernant les leurs origines et généalogies, pour remonter jusqu’à leur ancêtre éponyme afin de connaître leur histoire. Un travail que l’on peut rapprocher de l’immense chantier ouvert par la Fondation AfricAvenir, basée à Douala, depuis 1985, sous la houlette du Pr. Prince Kum’a Ndumbè III, pour à la fois décoloniser les esprits et promouvoir une nouvelle approche de la connaissance de l’histoire de l’Afrique, par la déconstruction et la reconstruction, à partir du prisme des Africains.

Bravo à l’initiative de l’Association Jam Jara Bassa Mpo Bati, qui s’inscrit dans la volonté manifeste de transmission, de valorisation et sauvegarde du patrimoine culturel des populations concernées. Il en va assurément du devoir de mémoire.

Par Jean-Célestin Edjangué à Yaoundé

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