Les travaux, ouverts mardi, se terminent ce vendredi, dans la capitale, en présence du Secrétaire Perpétuel, le Pr. Abdeljalil Lahjomri, des membres de l’Académie, Eugène Ebodé, administrateur de la chaire des Littératures et des arts africains, de nombreux enseignants-chercheurs et doctorants, mais aussi des auteurs, comme Calixte Beyala et des journalistes.

« La dimension écologique et scientifique de la Méditerranée » a ouvert le ban de la troisième séance dont la présidence était assurée par le marocain Mohammed Kettani, Chancelier et membre de l’Académie du Royaume du Maroc. Son compatriote M. Driss Dahak, Membre de l’Académie du Royaume, a exposé sur la relation entre « La Méditerranée et le droit ».

Pour lui, « le droit a été la base de l’organisation des échanges autour de la Méditerranée, mais aussi pour régler les différends. La convention de Barcelone est une matérialisation de cette organisation en matière de droit des mers. La Méditerranée a beaucoup de minéraux, notamment le phosphate », a-t-il expliqué avant de tempérer : « Mais cette mer est en danger. Elle ne comporte plus que 30 à 40% de sa vitalité. Il est donc urgent d’agir ».

« L’eau, un enjeu vital pour la méditerranée »

Ensuite, M. Mohamed Ait-Kadi, Membre de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques, a ouvert une réflexion sur « L’eau des méditerranéens. De la rareté à la sécurité. L’exemple du Maroc ». Il pense que « L’histoire de la méditerranée peut être lu à travers le prisme de la quête, conquête et disponibilité en eau. Les méditerranéens furent très tôt contraints de maîtriser l’irrégularité des eaux naturelles », a-t-il rappelé, avant de s’attarder sur le cas du Royaume chérifien : « Le Maroc a misé sur la mobilisation et l’utilisation des ressources en eau. Face aux enjeux de l’eau, le pays a mis en place un cadre juridique et un programme national AEP-I 2020-2027 ». Il a par ailleurs mentionné « Les contrastes liés à la problématique de l’eau contribuant au déséquilibre Nord-Sud. Réduire la fracture hydrique, c’est tenir compte de toutes les exigences de cette ressource précieuse pour le bonheur de l’humanité », a-t-il exposé avant de conclure en citant Romain Rolland : « Il faut allier le pessimiste de l’optimisme de la volonté ». D’autres interventions ont rythmé cette troisième journée des travaux de la 47ᵉ session de l’Académie du Royaume du Maroc : M. Ahmed El Hassani, Membre de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques, Royaume du Maroc, a entretenu l’assistance sur « Biodiversité et Géodiversité en région méditerranéenne », celle du Maroc étant particulièrement riche ce qui fait dire à M. El Hassani que « Le Maroc conserve bien la mémoire de la terre » ; M. Fouad Brini, Président du Conseil de Surveillance de l’Agence Spéciale Tanger-Méditerranée, nous montrera « La Méditerranée, au centre des routes maritimes mondiales » ou encore M. Iván Martín, Economiste, Senior Fellow du Policy Center for the New South, Royaume d’Espagne, qui s’est interrogé : « La Méditerranée existe-t-elle encore ? Réflexions sur la Méditerranée comme espace de coopération entre l’Europe et le pays arabes méditerranéens », M. Michel Peraldi, Anthropologue, Directeur de recherche émérite à l’IRIS, Institut de Recherche sur les Enjeux sociaux, CNRS/EHESS, Paris, République française et ses « Réflexion autour d’une économie de bazar transméditerranéennes. Formes urbaines et sociales des échanges commerciaux informels dans l’espace euro-méditerranéen ». Mais la situation des jeunes méditerranéens a ému la salle.

« Nouveau projet de développement pour la jeunesse »

M. Driss Guerraoui, Président de l’Université ouverte de Dakhla, Royaume du Maroc, a invité à « Penser la jeunesse de la Méditerranée dans un monde incertain, constats majeurs et pistes pour l’avenir », à la lumière des dynamiques de changement que connaît la région. « Les sociétés méditerranéennes changent à grande vitesse, sur le plan démo, des mentalités, des cultures. Par ailleurs, les jeunes de cette région contestent les espaces et modes de vie qui leur sont proposés pour construire de nouveaux modes de vie. Décalage entre les sociétés méditerranéennes et les modes de gouvernances. L’enseignement majeur de cet état de fait, c’est qu’on ne peut plus envisager les choses comme par le passé. Toutes les institutions sont interpelées. D’où l’urgence d’une mise à niveau généralisée, avec des projets à même de produire de l’espoir pour les jeunes ». Face à cette réalité, le chercheur propose trois pistes : « Repenser le paradigme de la Méditerranée ; faire des jeunes des acteurs de toute transition ; inventer d’urgence les formes et modes de coopération entre pays Méditerranéens pour permettre aux jeunes de construire leur propre avenir ». La 47ᵉ session de l’Académie du Royaume du Maroc se clôture ce vendredi.

Par Jean-Célestin Edjangué à Rabat

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