Réalisatrice libérienne, elle a remporté le Dikalo Awards pour son court métrage sur « Women of Liberia », diffusé samedi 22 octobre au festival international du film panafricain(FIFP) de Cannes, sur les écrans de l’Espace Miramar, sur la croisette. Un hymne à ces femmes du Libéria qui ont été premières dans différents secteurs d’activités.
Comment vous est venue l’idée de rendre ce vibrant hommage en son et image aux femmes pionnières du Libéria ?
C’est vraiment une question complexe. Parce qu’il y a beaucoup d’histoires, beaucoup d’obstacles et d’abnégation pour arriver au résultat final. L’idée du projet était de rendre hommage aux femmes pionnières du Libéria et à travers elles à toutes les femmes africaines. Toutes les femmes qui sont dans ce court métrage sont des premières dans leur domaine d’activités. Il y a la première Vice-présidente, la première lauréate du Prix Nobel de la Paix, première chef d’escale manager de Brussels airlines… Je voudrais donner à la jeunesse du continent africain, des modèles d’identification.
Quels sont les problèmes que vous avez rencontrés lors du tournage de ce film et combien de temps vous a-t-il fallu pour le réaliser ?
J’ai tourné le film en un mois, ça a été très rapide. Mais le projet date d’il y a trois ans. Je n’ai pas rencontré de problème culturel. J’ai rencontré des problèmes logistiques, des difficultés liées au financement et à la production. Beaucoup de grandes maisons de production veulent des histoires conflictuelles, scandaleuses, des choses négatives. Elles étaient prêtes à payer pour cela.
On imagine que dans la foulée de ce court métrage, vous préparez déjà un long métrage ? Et comment appréciez-vous l’évolution globale des femmes en Afrique aujourd’hui ?
Absolument, c’est le cœur même du projet. Le long métrage devra être terminé pour février 2023. Et concernant l’évolution des femmes africaines, j’ai l’impression que les choses évoluent très lentement. Je voudrais accélérer cette évolution. Les femmes sont tout. L’histoire de l’Afrique met souvent en avant les hommes. Or les femmes africaines sont les gardiennes de la maison Afrique, ce sont des Mamas Africa, elles donnent la vie, participent à l’éducation, à nourrir la famille… Elles sont de plus en plus entrepreneures. Mais leurs conditions n’évoluent pas assez vite. Je voudrais qu’elles soient vraiment reconnues à leur juste mesure, pour ce qu’elles font, ce qu’elles représentent.
Recueilli à Cannes par Jean-Célestin Edjangué