Le 26ᵉ Salon international du livre d’Alger (Sila) qui a ouvert ses portes, mercredi 25 octobre, dans la capitale algérienne, bat son plein jusqu’au 4 novembre 2023. Avec comme invités d’honneur, deux grandes plumes africaines : la romancière camerounaise d’origine Calixthe Beyala et le romancier guinéen Tierno Monenembo.

1265 exposants venus de 47 pays, dont 283 algériens. Des allées qui grouillent de monde, des livres pleins les yeux, des médias partout. Il n’y a pas de doute. Nous sommes en présence d’une véritable institution, un rendez-vous incontournable des auteurs, éditeurs, acteurs de la filière du livre et autres amoureux de belles lettres, qui perdure depuis plus d’un quart de siècle. Le Salon international du livre d’Alger, tout en affirmant sa place dans l’univers de promotion de la littérature sur le continent africain, ouvre plus grand encore ses bras au berceau de l’humanité. Fini le « stand Afrique », qui se voulait un coin d’Afrique dans le salon, voici « l’espace Afrique », témoin de la place de cette région au cœur de cette manifestation culturelle. Et comme pour joindre l’esprit à la lettre, la programmation de cet acte 26 du SILA reflète cette innovation marketing philosophique.

Tables-rondes, réflexions, projection cinématographique…

 Jeudi, 26 octobre, après-midi, l’espace Afrique accueillait la première table-ronde d’une série qui rythmera la surface jusqu’à la fin de manifestation. « La pensée africaine ou l’affirmation de soi au XXIᵉ siècle », avec comme panélistes Calixthe Beyala, Sansy Kaba Diakité, des éditions l’Harmattan Guinée, par ailleurs Commissaire général des 72 heures du livre de Conakry dont le Cameroun est pays invité d’honneur de la 16ᵉ édition en avril 2024, Aoua Bocar Ly-Tall, écrivaine, Kakpo Mahougnon, ancien ministre de l’Enseignement secondaire et technique du Bénin, député à l’Assemblée nationale et auteur, puis Benaouda Lebdai (lire par ailleurs). Les différents exposés effectués en présence de Mme Soraya Mouloudji, Ministre de la Culture et des arts de l’Algérie, et d’un public nombreux, ont été particulièrement suivis, témoin de l’engouement de cet espace. D’autres moments de réflexions sont attendus dès ce vendredi 27 octobre, autour de « Jeunes et villes : les déplacements », « L’engagement dans la littérature africaine » ou encore « Le soufisme, vecteur commun », sans oublier un hommage au leader sud-africain, figure de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela (1918-2013) dont on commémore les 10 ans de son retour vers les ancêtres, ainsi qu’à Frantz Fanon à travers un magnifique documentaire sur son héritage aujourd’hui, en débat, avec son réalisateur Hassan Mezine.

Il sera aussi question de la circulation du livre entre pays africains, une problématique qui est au cœur des difficultés qu’éprouvent les auteurs du continent à être lus dans la région Afrique qui est pourtant un vivier de plus d’1 milliard de personnes, un énorme marché potentiel de lecteurs.

Comme on pouvait s’y attendre, la 26 page du SILA, du 25 octobre au 4 novembre 2023, dans la capitale algérienne, a mis les petits plats dans les grands pour que cet évènement reste à jamais gravé dans la mémoire collective bien au-delà du berceau de l’humanité.

Jean-Célestin Edjangué à Alger

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