Le Colloque des Peuples Africains sur la Démocratie en Afrique(COPADA), organise une rencontre autour du modèle démocratique africain depuis une soixantaine d’années et l’urgence d’un système qui intègre davantage les réalités socioculturelles et traditionnelles du berceau de l’humanité. L’initiateur du projet multiplie des réunions préparatoires à Paris.
« Peut-on continuer, en l’état, la pratique de la démocratie en Afrique plus de 60 ans après les indépendances ? ». C’est en substance sur cette question que va se pencher le Colloque des Peuples Africains sur la Démocratie en Afrique(COPADA), organisé en Côte d’Ivoire, du 9 au 13 décembre 2024, en pour thème : « L’Afrique et la Démocratie. Quel modèle pour une Afrique souveraine, apaisée et prospère ? ». Plus qu’une question, un sujet d’échanges, de réflexion et de partage, qui s’impose, au vu du constat dressé par Kouadio Konan Siméon, en guise d’introduction lors de la toute première réunion préparatoire du Colloque, à Paris. « Les pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine(Oua) devenue Union africaine (Ua), ont caressé le rêve d’une Afrique indépendante, libre et unifiée. Malheureusement, 60 ans après les indépendances, il n’en est rien. Au contraire ». Situation d’autant plus regrettable que Kouadio Konan Siméon s’est investi personnellement en essayant de mobiliser des chefs d’État africains pour voir comment aborder le sujet et entrevoir une nouvelle donne : « Candidat à deux reprises à la présidence de la République en Côte d’Ivoire, j’ai rencontré des hommes politiques du continent pour voir ce qu’il y a lieu de faire, en vain », indique-t-il. Alors, il a décidé de reprendre son bâton de pèlerin, pour aller à la rencontre des Africains, tant sur le continent qu’en dehors, pour organiser la réflexion.
Mise en place d’une Coordination en Europe
« J’étais à Paris, il y a sept mois. Je suis revenu pour mettre sur pied une Coordination, en identifiant les personnes-ressources africaines ou amies de l’Afrique », a expliqué le président KKS, dévoilant au passage que le président Obasanjo du Nigéria est le parrain de cette initiative, avant de nous partager la réaction qu’il a eue lorsqu’il lui a fait part du projet qu’il s’apprêtait à lancer : « Il m’a dit que c’est une excellente chose », rapporte M. Kouadio Konan poursuivant qu’il a aussitôt ajouté : « C’est une guerre que vous livrez. Dans tous les cas, tôt ou tard, il faut la livrer ». Les premières rencontres à ce propos, à Paris et à Bruxelles, ont consisté en « la mise en place d’une coordination Europe » composée de personnes-ressources africaines, pour ce colloque. Pour ce faire, toutes les compétences sont les bienvenues dès lors qu’elles s’inscrivent dans la démarche de promotion du panafricanisme dans le sens où l’entendaient les pères défenseurs de l’esprit d’une Afrique unie.
Un idéal qui reste à réaliser. Le morcellement du berceau de l’humanité et creuset des civilisations, au moment où l’Afrique en a le plus besoin pour peser de tout son poids, et pas seulement démographique, sur les grandes préoccupations à l’échelle mondiale, n’est certainement pas la meilleure chose pour le milliard et 300 millions d’habitants dont regorge cette aire géographique. Le Colloque des Peuples Africains sur la Démocratie en Afrique (COPADA) « L’Afrique et Démocratie. Quel modèle pour une Afrique souveraine, apaisée et prospère », du 9 au 13 décembre 2024, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, s’annonce déjà palpitant.
Par Jean-Célestin Edjangué à Paris