Les petites unités solaires vont booster les énergies renouvelables à l’échelle de la planète, dans les cinq ans à venir. L’agence internationale de l’énergie(AIE) prévoit un doublement des installations, tant chez les particuliers que dans les entreprises privées. Avec à la clé, des créations massives d’emploi, notamment dans les pays leaders dans l’usage des énergies nouvelles.
Ce sont des sources d’énergie considérées comme inépuisables ou réputées pour leur renouvellement rapide. L’usage de ces énergies devrait bondir de 50% en 2024. C’est ce que révèle un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), publié en novembre 2019. On distingue plusieurs énergies renouvelables : les éoliennes qui peuvent être installées sur terre ou en mer, pour la production d’électricité ; le solaire permet lui aussi la produire de l’électricité via les panneaux photovoltaïques, ou la chaleur, grâce aux panneaux solaires thermiques ; l’énergie géothermique qui s’appuie sur la chaleur stockée sous terre, pour produire de l’électricité ou chauffer les bâtiments ; l’énergie hydraulique, qui utilise la force de l’eau retenue dans des barrages ou des mini-centrales sur des cours d’eau, pour produire de l’électricité ; les énergies marines qui comprennent l’énergie marémotrice (mouvement des marées), l’énergie houlomotrice (mouvement des vagues), l’énergie hydrolienne (force des courants marins), l’énergie thermique (écart de température des fonds et de la surface de la mer). Ces énergies servent la plupart du temps à produire de l’électricité. C’est donc l’usage de nombre de ces énergies renouvelables qui devrait doubler, dans le monde, dans les cinq ans à venir.
Le solaire, l’hydraulique et l’éolien ont le vent en poupe
Le rapport de l’Agence internationale de l’énergie(AIE) indique qu’elles « devraient croître de 50 % dans le monde. Une croissance qui risque bien de transformer la manière dont est produite et consommée l’électricité ». Le document de l’Agence internationale de l’énergie pointe du doigt des gouvernements déconnectés de la vraie vie face au réchauffement climatique. Pour l’AIE, cette hausse des énergies renouvelables ne se fera pas n’importe comment. Elle sera impulsée par les petites unités solaires. Une bonne nouvelle pour ce secteur de l’économie verte, mais qui ne suffira probablement pas à mettre totalement fin aux énergies fossiles. Après un tassement en 2018, lié à des réorientations budgétaires en Chine, le secteur est reparti à la hausse avec une croissance à deux chiffres, anticipée par l’institution internationale énergétique, pour 2019. Et pour les 5 ans à venir, l’AIE prévoit 1.200 gigawatts de capacités nouvelles, soit l’équivalent de la capacité électrique totale, actuelle, des États-Unis. Poussées par des politiques gouvernementales et la chute des coûts, les énergies renouvelables pourraient passer de 26 % à 30 % de la production d’électricité mondiale, juste derrière le charbon dont la production se situe autour de 34%. « Nous sommes à un moment charnière. Le solaire et l’éolien sont au cœur des transformations du système énergétique », indique, Fatih Birol, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie. Si, comme l’annonce le rapport de l’AIE, les énergies renouvelables devraient voir leurs capacités croître de 50 % dans le monde d’ici 2024, cette projection est alimentée par le bond spectaculaire des petites unités solaires, essentiellement chez les particuliers dont le nombre de toitures équipées en énergie solaire devraient atteindre 100 millions d’unités dans les cinq ans à suivre et 6% du potentiel disponible de surface de toits, contre 50 millions d’unités en octobre 2019. Des chiffres intéressants, même s’ils restent insuffisants quant à l’objectif visé de remplacer, à terme, les énergies fossiles. Ce qui est incontestable, c’est que le coût de production des énergies vertes connaît une baisse significative depuis plusieurs mois. C’est ce qu’indique une étude de l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (l’IRENA), institution qui regroupe 150 États, publiée en mai 2019. Le document note que « les prix ont baissé de plus de 10% en un an ; jusqu’à 26% pour la partie solaire. » En analysant le détail des données, on s’aperçoit que le coût de la bioénergie a perdu 14%, celui du photovoltaïque, de l’éolien terrestre et de l’énergie hydraulique, 12% et celui de l’énergie éolienne et offshore, 1%. Et à en croire l’IRENA, « cette diminution s’inscrit dans la durée ». En France, par exemple, le coût de l’éolien terrestre a diminué de 44% sur les 25 dernières années.
Les pays champions des énergies renouvelables
Selon l’Agence internationale de l’énergie(AIE), l’usage des énergies renouvelables n’est pas le même partout. Certains pays semblent avoir mieux intégré les énergies nouvelles jusqu’à en faire pratiquement un mode de vie quotidienne, alors que d’autres sont toujours à la traîne. Les pays leaders en matière d’énergies renouvelables sont l’Australie, la Belgique, la Californie, les Pays-Bas, l’Autriche. « Une croissance aussi météorique hors de la sphère des fournisseurs d’énergie traditionnels va transformer la manière dont nous produisons et consommons l’électricité, prévient cependant Fatih Birol. Son développement doit être bien géré, pour garantir des revenus pour la maintenance des réseaux, contenir les coûts d’intégration au système et répartir équitablement les coûts entre consommateurs. » Dans la même lignée que le solaire, d’autres secteurs devraient également exploser à moyen terme. Ainsi en est-il l’éolien en mer, qui ne produit, pour l’instant, que 0,3 % de l’électricité mondiale. « Ce n’est rien du tout, mais le potentiel est énorme en Europe, aux États-Unis et en Chine », soutenait, le directeur de l’AIE Birol lors d’une conférence à Paris en novembre 2019, assurant : « Nous attendons de substantielles chutes de coûts », surtout avec un taux de production réelle par rapport aux capacités des éoliennes offshore, généralement identique ou proche de celui des centrales au gaz naturel. Des conditions favorables, qui jouent sur l’activation et la régularité de l’hydraulique et de l’éolien. Quant aux entreprises qui œuvrent le plus pour les énergies renouvelables, le français EDF Renouvelable est numéro un mondial de la production d’électricité d’origine renouvelable. EDF développe, construit et exploite des centrales électriques vertes dans une vingtaine de pays, à l’échelle de la planète, pour compte propre et compte tiers. À l’origine, l’entreprise s’est implantée en Europe et en Amérique du Nord, avant d’investir, en 2012, dans de nouvelles zones à fort potentiel de développement des énergies nouvelles, comme l’Afrique du Sud, Israël, Le Proche et le Moyen-Orient, le Chili, le Brésil ou encore l’Inde et la Chine. Son caractère international, voire mondial, a poussé EDF Renouvelables à changer de nom pour devenir, depuis le 12 avril 2018, EDF Renweables dans plus de 20 pays. Objectif : « Accompagner la croissance de l’entreprise dans le marché international des énergies renouvelables et renforcer son identité ». Fin juin 2019, l’entreprise dispose d’une capacité installée brute de 12 468 MW dans le monde, d’une capacité installée nette de 7 971 MW et de 4 054 MW bruts en cours de construction. Et son ambition est de doubler ses capacités de productions en énergie renouvelable à l’horizon 2030, passant de 28 GW à 50 GW. Dans cette optique, l’entreprise a mis en place une stratégie sur quatre points : poursuivre des investissements en énergie bas-carbone, en développant l’éolien terrestre et en mer, ainsi que le solaire photovoltaïque ; renforcer ses positions à l’international en concentrant son développement tout en renforçant son quartier de base, en France ; encourager l’innovation, en participant à l’émergence de nouvelles technologies dans les énergies marines (éolien flottant, hydrolien), le stockage d’énergie ou le solaire, favoriser l’optimisation technologique des énergies renouvelables matures et à l’essor de filières industrielles ; s’appuyer sur les partenariats locaux pour aller à la conquête de nouveaux marchés et favoriser l’activité économique locale, créatrice d’emplois.
Par Jean-Célestin Edjangué