Le poumon économique du Cameroun, semble étouffer sous l’effet de plusieurs réalités qui donnent l’impression d’un bordel sans nom. 

Où est donc passé Douala, ville que j’ai connue du temps de Christian Tobie Kouoh, Pokossy Doumbè ou encore Le Colonel Etondè Ekotto? Tous ou presque ont montré qu’ils aimaient cette cité dont ils avaient, chacun, un projet clair, une vision. On pouvait ne pas la partager. Elle avait au moins le mérite d’exister, précisément. Depuis une petite quinzaine d’années, la ville donne l’impression de naviguer à vue, de manquer de véritable capitaine capable de lui donner une direction, de fixer un cap, de lui dessiner un horizon urbaniste de pensée.

Celles que l’on surnommait autrefois « Petit Paris  » non seulement parce qu’elle est dessinée selon le plan damier, comme la capitale française, mais aussi du fait de son esthétique urbaine et le foisonnement des activités culturelles, n’est plus que l’ombre d’elle-même nonobstant l’intense rayonnement économique et le dynamisme démographique.

Douala est devenue une ville chaos, asphyxiée par un trafic routier quotidien débordant, généré par un mouvement incessant de va-et-vient des automobilistes, benskineurs, pousseurs, et autres piétons, se partageant un espace de plus en plus exigu, sans routes dignes de ce nom.

Résultat des courses, des embouteillages interminables agrémentés par un incivisme notoire : pollution sonore, de l’air, de l’environnement, parachèvent un tableau déjà assombri par tout dont il a été question plus haut. D’autant que les agents de nettoyage de la société d’hygiène et assainissement du Cameroun (Hysacam), ont eu la lumineuse idée d’engager un mouvement de grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et une augmentation de salaires. Les poubelles et les dépôts sauvages des ordures et autres immondices se sont aussitôt multipliés à chaque coin de rue, y compris dans des quartiers résidentiels comme Bonanjo, Bonapriso ou encore Santa Barbara à Bonamoussadi ou le Bloc C à Makèpè. Et en cette saison de pluies, la dégradation du milieu de vie en incommode plus d’un.

J’ai eu le bonheur de faire un tour à Yaoundé pour quelque 48 heures, suffisantes pour comparer le phénomène urbain dans les deux villes qui ont en commun d’abriter 3 millions d’habitants chacune. La seule comparaison que l’on peut se hasarder à faire entre les cités. Pour le reste, pas photo.

Comment redonner à Douala, son lustre d’antan ? Comment faire à ce que Douala redevienne « la belle » ? L’ancien délégué du Gouvernement auprès de la Commune urbaine de Yaoundé, a su en son temps montrer à quel point il aimait la capitale du Cameroun, n’hésitant pas à se promener avec son cercueil pour prouver qu’il ne cèderait pas une once de terrain, de pouvoir aux groupuscules de tous ordres, dont les intérêts particuliers l’emportaient aisément sur le sens de l’intérêt général.

Par J.-C.E. à Douala

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