Elue le 19 juin 2022 sous les couleurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale(Nupes), en battant dans la 7è circonscription du Val-de-Marne(94), l’ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu, cette franco-ivoirienne était jusque-là femme de chambre.

« Je serai une députée exemplaire. Ne vous inquiétez pas. C’est Rachel, elle ne change pas ». Visage radieux, sourire aux lèvres, celle qui était connue des français que sous le prisme du combat pour l’amélioration des droits des femmes au travail, vient d’être élue à la 7è circonscription du Val-de Marne(94). Sous les couleurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale(Nupes), celle qu’on appelle communément « La guerrière », dans le milieu des femmes de chambre, a battu avec 50,30% de suffrages, l’ancienne ministre des Sports d’Emmanuel Macron et candidate de la majorité présidentielle, Roxana Maracineanu (49,70 %). Un véritable conte de fée, une sorte de rêve Américain transposé dans l’hexagone.

Rachel Kéké, c’est bien d’elle qu’il s’agit, est née en mai 1974 à Abobo, de son nom complet Rachel Kéké Raïssa, est une femme politique franco-ivoirienne, propulsée devant les caméras alors qu’elle était gouvernante et l’une des porte-parole de la grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles entamée en 2019. Elle avait alors tapé dans l’œil de la France insoumise qui s’est rapprochée d’elle pour l’enrôler.

« La voix des sans voix »

« Je suis la voix des sans voix. Femmes de chambres, femmes de ménage, agent de sécurité, aide-soignante, aide à domicile… Je suis la représente de tous ces métiers invisibles. Et à l’Assemblée nationale, ces métiers seront désormais visibles par ma candidature ». Sur un air de I Will Survive de Gloria Gaynor, populariser lors de la coupe du monde 1998, en France, après la démonstration des Bleus de Zidane devant la Séléçao de Ronaldo, Rachel Keke, entouré d’une foule black blanc beurre, vit un rêve éveillé. Pendant que l’on continue à danser, à sautiller, à célébrer autour d’elle, elle reprend soudain le micro et rappelle à ceux qui se demandent ce qu’elle peut bien apporter à l’hémicycle : « Rachel c’est quelqu’un qui aiment rigoler, prendre la vie du bon côté. Mais, quand il s’agit de travailler, elle ne rigole plus ». Comme une simple évidence, même si elle ne l’est pas pour tout le monde.

Remobiliser une jeunesse déboussolée

« Je vais voir tous les jeunes de ma circonscription. Parce que les jeunes ne croient plus à la vie. Des jeunes qui sont désespérés. Des jeunes qui pensent que la France n’est pas bien. Je leur dirai de venir, nous allons travailler ensemble pour donner un autre visage de la France aux jeunes », assure Rachel Kéké.

L’expérience montré que nombre de députés sont souvent animés d’excellentes intentions. Mais une fois assis sur les bancs de la représentation nationale, certains sont impressionnés par la magie des lieux, des séances endiablées qui ne permettent pas toujours de mettre en pratique les intentions géniales du départ. Rachel Kéké sera scrutée dans chacune de ses prises de paroles, chacune de ses questions, pour savoir si elle apportera vraiment quelque chose au débat démocratique. Même s’il est vrai que sa seule élection à la représentation nationale, est déjà inédite. «Je dis merci à la France de m’avoir accueillie. Je lui dis merci de m’avoir appris beaucoup de choses. Je vais essayer de lui rendre un peu de ce qu’elle m’a donné », conclut Rachel kéké, première femme de chambre élu députée à l’Assemblée nationale en France.

Par Jean-Célestin Edjangué à Paris.

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