Trois ans après son rappel auprès de ses ancêtres, le 24 mars 2020, l’artiste panafricain, humaniste, au répertoire transfrontière, est encore dans toutes les mémoires. Vendredi dernier, une dédicace des entretiens réalisés par Yves Bigot, patron de TV5 monde, avait lieu à l’Ambassade du Cameroun en France, pendant que plusieurs artistes sortent des titres lui rendant hommage.

L’évocation fut émouvante et pleine de vie. À la hauteur de l’immense artiste, définitivement entrée au panthéon des musiciens inclassables, iconoclastes, dont l’œuvre se confond avec l’homme qu’il était. Vendredi 24 mars 2023, un hommage littéraire lui a été rendu à l’Ambassade du Cameroun en France, sur fond dédicace de :  » Manu Dibango-Conversations avec Yves Bigot « . Le président de Tv5 monde, ami personnel de L’artiste, a enregistré une série d’entretiens inédits avec l’icône africaine de la musique mondiale. Les thématiques abordées par Yves Bigot avec l’artiste vont de son arrivée en France en 1949, jusqu’à son regard sur la question du racisme, en passant par son enracinement patriotique à son Cameroun natal, lui qui n’a jamais voulu autre passeport que celui vert du Cameroun. L’auteur et son éditeur marseillais étaient présents aux côtés d’invités triés sur le volet dont les enfants de l’artiste, Denise Epoté de Tv5 qui a œuvré pour l’organisation de cette dédicace, et André-Magnus Ekoumou, Ambassadeur Extraordinaire Plénipotentiaire du Cameroun en France, qui a notamment rappelé que l’une de ses premières sorties, après son arrivée, rue d’Auteuil, concernait le recueillement sur tombe de Manu Dibango, au cimetière du Père Lachaise.

Aimé Nouma présente le Grand Manu

Dans le même sillage, Ben et Peter, les jumeaux du groupe Masao Masu, ont sorti un Remix du titre Lôbâ, auquel Manu Dibango a participé et dont il disait le plus grand bien, alors qu’Aimé Nouma, Poète-Slameur, a commis un  » Le Grand Manu « , très atypique, que le père de Soul Makossa aurait certainement adoré.

Frustrations

Ben et Peter du groupe Masao Masu

La dédicace de  » Manu Dibango-Conversations avec Yves Bigot « , dans la salle d’apparat de l’Ambassade du Cameroun en France, rue d’Auteuil, dans le 16ᵉ arrondissement de Paris, vendredi 24 mars 2023, était un formidable moment de souvenir et de recueillement. Ça aussi été, pour certains artistes, beaucoup de frustrations. Les jumeaux, Ben et Peter Masao Masu, qui avaient fait des démarches auprès des services de l’Ambassade pour leur annoncer la sortie de leur Remix de Lôbâ, titre auquel Le Grand Manu a participé non seulement en jouant quelques notes de saxe, mais aussi en apposant sa voix, chose qu’il a rarement fait quand il s’est agi d’accompagner une œuvre musicale d’un artiste, ne comprennent pas qu’ils n’aient pas été invités à cet après-midi de dédicace, le 24 mars à la Mason commune camerounaise dans l’hexagone. « Nous avons eu M. Onana, responsable de la communication, au téléphone. Il nous a demandé d’envoyer notre dossier de presse avec un courrier expliquant notre projet. Ce que nous nous sommes empressés de faire. Nous attendions son retour pour nous dire si nous serons conviés à l’hommage dédicace. Malheureusement, aucun retour. Et lorsque nous appelions notre interlocuteur au téléphone, il ne décrochait plus. C’est vraiment d’hommage. L’esprit du Grand Manu, c’était de rassembler et non de diviser », confient les jumeaux.

Une fausse note qui n’empêche pas d’apprécier le devoir de mémoire comme nécessité patrimoniale visant à glorifier la vie et l’œuvre de ceux qui, de quelque manière que ce soit, ont contribué à écrire les belles pages de l’histoire du Cameroun.

Par Jean-Célestin Edjangué à Paris

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