La 15ᵉ édition de cette fête du livre et de la culture, qui aura lieu les 23, 24 et 25 avril prochains, dans la capitale de la Guinée, s’annonce grandiose.

Une forte délégation guinéenne, emmenée par le ministre de la Culture, Alpha Soumah, a fait le déplacement dans l’hexagone où la Guinée était pays invité d’honneur du 2ᵉ salon du livre africain de Paris. Le pays en a profité pour parler de la quinzième édition des 72 heures du livre de Conakry, véritable institution culturelle dans la sous-région ouest-africaine, mais qui draine du monde bien au-delà des frontières africaines. L’édition 2023 des 72 heures du livre a pour thématique générique « Afrique, littérature et identités », avec comme pays invité spécial Haïti, alors que le Bénin est le pays invité et la commune de Boffa, ville invitée, dans la région de la Guinée Maritime. Le tout servi par une programmation riche avec le lancement des activités sur les îles, puis une expo-vente de livres qui proposera près de 100.000 livres au public, des conférences, tables-rondes, ateliers de formations, sans oublier des signatures de livres par les auteurs, des productions et diffusions de spots et microprogrammes sur les identités africaines et l’attribution de Prix littéraires (Prix panafricain du jeune auteur, Prix du jeune écrivain). Enfin, trois nuits exceptionnelles du Bénin, d’Haïti et avec Amadou Hampaté Ba, donnent un cachet particulier quant à la découverte des auteurs, cultures et patrimoines de ces deux pays.

« Le livre, outil de diplomatie culturelle »

Pour Sansy Kaba Diakité (lire par ailleurs), cette nouvelle page des 72 heures du livre est avant tout un moment exceptionnel de convivialité. « Cette manifestation est devenue le plus grand évènement culturel et médiatique de la Guinée. Pour la petite histoire, elle démarre toujours le 23 avril, à l’occasion de la journée mondiale du livre et du droit d’auteur décrétée par l’UNESCO pour célébrer les écrivains et les livres dans le monde. Ce sera pour l’ensemble des acteurs du livre et de la culture en Guinée et en Afrique, l’un des moments extraordinaires de retrouvailles », explique-t-il, ajoutant : « Nous espérons que cette édition marque un tournant décisif dans l’objectif de faire de Conakry, la capitale du livre avec le branding Guinée ». Et de préciser : « Le livre est plus que jamais un outil de la diplomatie culturelle. Avec le Bénin comme pays invité d’honneur, Haïti pays invité spécial, notre ambition est de rapprocher les peuples ».

« Caravane littéraire à Boffa, ville invitée d’honneur »

Outil de diplomatie culturelle, certes, mais également support pour exhumer l’histoire et entretenir la mémoire. Et c’est là que l’étape de Boffa, commune cosmopolite par excellence située dans la région de la Guinée maritime, sur la route des esclaves, prend tout son sens. Les participants à la caravane littéraire à Boffa toucheront du doigt une réalité historique de plusieurs siècles et dont les vestiges témoignent encore de nos jours de cette page douloureuse du patrimoine culturel de l’humanité. Et pour Marie Yvonne Curtis, historienne et sociologue, originaire de Boffa, la caravane des 72 heures du livre est déjà très attendue « On y a réfléchi profondément, pour pouvoir aborder à la fois l’histoire de Boffa et son patrimoine artistique, historique et les identités. Ces dernières faisant partie de la thématique générique des 15 ans de ce grand rendez-vous culturel en Guinée. Mais à côté de cela, on a aussi une préoccupation pour l’éducation des enfants. On va faire la lecture avec des écoles, des dessins, des récits, des poèmes sur ce qui a été l’histoire des lieux de mémoires qui existent autour des villages que l’on doit rencontrer. On va visiter les sites, rencontrer les artistes, dialoguer avec les habitants, les anciens, ça va être formidable ». Voilà qui est dit. Il n’y a plus qu’à…

Par Jean-Célestin Edjangué

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