Membre fondateur de la Fondation Moumié, basée à Bruxelles, ce Camerounais d’origine revient sur les manifestations en Guinée de la 62ᵉ cérémonie commémoration de l’assassinat à Genève, le 03 novembre 1960, de l’ancien président de l’Union des populations du Cameroun(UPC), à Genève. Il en dresse le bilan et avance des perspectives d’une action commune avec le PDG-RDA de Sékou Touré pour poursuivre l’idéal panafricaniste.

Quel bilan dressez-vous du mois de commémoration, en Guinée, des 60 ans de l’assassinat de Félix-Roland Moumié, à Genève ?

Le bilan pour moi est largement positif. Nous avons essayé de relancer la lutte pour le nationalisme africain avec nos amis du PDG-RDA. Les pères fondateurs du panafricanisme avaient raison. Notre devoir en tant qu’héritiers, c’est de reprendre le flambeau pour le combat.

Concrètement, qu’est-ce qui a été fait tout au long du mois de novembre en Guinée dans ce sens ?

M. TCHANGUE (casquette et lunettes) lors de la Conférence de presse des Sékoutouristes, le 24 novembre 2022, à Conakry

Dès notre arrivée, fin octobre à Conakry, nous avons pris attache avec le PDG-RDA ; nous avons eu une séance de travail au siège historique du parti à Dixin dans la région de Conakry. De cette rencontre, nous avons sorti un programme commun d’action sur au moins 5 points :

1ʳᵉ Cérémonie commémorative des 60 ans de l’assassinat de Moumié, à Boulbiné, à Kaloum

2ᵉ Cérémonie de commémoration du Black Panther américain qui était époux Miriam Makéba, au cimetière du quartier Cameroun, à Conakry. Un nom donné par le président Sékou Touré puisque beaucoup de Camerounais, notamment des cadres de l’UPC et des étudiants du parti, y avaient été logés pat l’Etat guinéen.

Nous avons participé à la cérémonie commémorative de l’action du 22 novembre 1970, suite au complot organisé par le Portugal pour détruire la base arrière des indépendantistes bissau-guinéens à Conakry, attaque dirigée à la fois contre Sékou Touré et Amilcar Cabral, causant plus de cinq mille morts.

4ᵉ La conférence internationale à Dixin sur « Sékou Touré et Félix Moumié, un même engagement pour Afrique indépendante ».

5ᵉ, nous avons participé aux côtés de l’écrivain Tenne Symphorien, à Nzérékoré, à l’inauguration du nouveau portail du Lycée Moumié.

En dehors de ces actions avec le PDG-RDA, la deuxième phase de notre séjour a consisté à rencontrer la famille de feu Ekwalla Robert et quelques enfants des anciens cadres de l’UPC.

Dr Nsonga, fille Ekwalla Robert, nous a ouvert les archives privées de l’UPC et nous en avons profité pour relancer l’UPC en Guinée.

Nous avons aussi rencontré le Collectif des Camerounais en Guinée, l’Association des Camerounais en Guinée, l’Association des hommes d’affaires camerounais également en Guinée, l’Association des étudiants camerounais, et les représentants de Afriland First bank et Express Union. Sans oublier des personnalités indépendantes comme Guy PIAM dont nous avons beaucoup apprécié la disponibilité et l’implication lors de l’organisation de cette 62ᵉ cérémonie commémorative de l’assassinat de Félix-Roland Moumié à Genève.

Enfin, il y a eu la visite chez l’Ex-Première, l’épouse du président Sékou Touré, sous la conduite du Dr Nsonga Ekwalla et ses enfants, Robert Ekwalla et Siaka Ekwalla.

Des projets pour l’avenir ?

C’est d’abord de renouer les relations entre l’UPC et le PDG-RDA. Puis reconstruire l’UPC en Guinée. Installer les structures de la Fondation Moumié en Guinée après accord des membres de la Fondation. Raviver la mémoire de la résistance africaine en Guinée et en Afrique, amener les jeunes générations à s’approprier cette mémoire.

Cela passe par une valorisation du Mausolée de Félix-Roland Moumié, comme lieu de mémoire, de recueillement et d’histoire.

Nous demandons au gouvernement guinéen de nous accorder une structure physique pour perpétuer le devoir de mémoire en favorisant l’ouverture des archives de l’histoire de l’UPC et trouver les financements pour réhabiliter le lycée Moumié, à Nzérékoré, qui a besoin de bibliothèque, de bâtiments dignes.

Réalisé en ligne par Jean-Célestin Edjangué

One thought on “<strong>MARCEL TCHANGUE : « Raviver la mémoire de la résistance africaine doit être une affaire de tous »</strong>”
  1. Félicitations à mes compatriotes pour ce devoir de mémoire. Vos multiples voyages en Guinée Conakry montrent à suffisance que nous sommes tous déterminés à rendre à l’Afrique ses lettres de noblesse, qui lui ont été retirées par des colons véreux, lâches, pleins de cupidité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *