Une semaine après le tremblement de terre qui s’est produit dans la région de Marrakech et le Haut-Atlas, la nuit du 8 au 9 septembre 2023, le royaume tente de panser ses plaies pour penser à la reconstruction, notamment grâce à la solidarité nationale et internationale.
« Ce ne sera pas l’affaire d’une semaine ou deux. Nous tablons sur des mois, voire des années de réponse « , prévient dans un communiqué, Hossam Elsharkawi, directeur Proche-Orient et Afrique du Nord de la Fédération internationale des Sociétés de Croix-Rouge et Croissant Rouge. Le séisme de 6,8 de magnitude sur l’échelle de Richter, s’est produit dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre 2023, dans le centre de Marrakech, une des villes touristiques du Royaume du Maroc.
Le Roi Mohamed VI, alors en visite médicale en France au moment du tremblement, est revenu d’urgence au royaume. Il a aussitôt décrété un deuil de trois jours. Depuis, une véritable course contre-la-montre s’est engagée, comme souvent en pareilles circonstances, pour tenter de secourir, voire de sauver des victimes. Plus de 50 % des victimes ont été enregistrées dans deux zones rurales montagneuses du Haut-Atlas, indique le ministère de l’Intérieur. Des régions difficiles d’accès pour les secours et l’aide humanitaire. Alors que le bilan provisoire ne cesse de s’aggraver.
En fin de journée de mardi, 12 septembre, on comptait 2900 morts et 5 600 blessés. C’est aussi le même jour que sa Majesté Mohamed VI est allé au centre hospitalier universitaire de Marrakech, rendre visite aux victimes du séisme dans le service de réanimation et d’hospitalisation. Parallèlement, l’installation des hôpitaux de campagne pour soigner les blessés dans des zones enclavées se poursuit, les cas les plus préoccupants étant transférés à Marrakech.
Solidarités et questionnements
Un peu partout dans les montagnes de l’Atlas, des campements sont montés, provisoirement, espère-t-on en secret, mais il y a de fortes chances qu’ils durent. Dans la ville de Ouirgane, les tentes poussent comme des champignons, venir en aide aux sinistrés.
Le Royaume a lancé un appel d’urgence pour le don de sang, le Roi Mohamed VI ayant donné le sien lors de sa visite au centre hospitalier universitaire de Marrakech, de même que des opérations de souscription au profit des victimes et leurs familles sont ouvertes.
Tout cela n’empêche pas un début de polémique sur les difficultés d’accès à certaines zones, du fait de l’enclavement, des populations se plaignant du temps relativement long mis par des secours pour arriver jusqu’à des personnes sinistrées. Un enclavement qui a pu être préjudiciable à certaines victimes.
Inquiétudes sur le tourisme
« Quelque 10,9 millions de touristes ont visité le Maroc durant l’année 2022, indiquait, lundi 31 janvier 2022, à Rabat, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor. Le tourisme reste un secteur clé de l’économie marocaine, puisqu’il représente 7 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays. En 2022, le secteur a rapporté 8,2 milliards d’euros au royaume chérifien. La ville de Marrakech est la principale destination touristique du pays et son aéroport a enregistré un taux de fréquentation de 91 % depuis la fin de la Covid. On comprend aisément que les professionnels du tourisme au Maroc s’inquiètent de l’avenir de ce secteur d’activités.
Agadir, dans le sud-ouest du Maroc, a survécu au séisme du 29 février 1960, de magnitude 5,7 sur l’échelle de Richter, avec au moins 12 000 morts et plus de 25 000 blessés.
Par Jean-Célestin Edjangué