Le sommet voulu par le président français Emmanuel Macron, les 22 et 23 juin au palais Brogniart, et qui a réuni une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement, dont Paul Biya du Cameroun, a débouché sur quelques décisions concrètes. Sans plus.
Quelques avancées, pour les pays en développement, sans plus. Le sommet qui s’est tenu à Paris les 22 et 23 juin 2023, pour réorienter le système financier mondial au service de la lutte contre le réchauffement climatique, n’a pas vraiment renversé la table de ceux qui s’attendaient à une révolution en la matière.
Présents à cette rencontre, à Paris, les États et institutions promettent de « mener les réformes nécessaires pour préserver notre planète des crises climatiques, économique et sanitaire ». Un engagement de plus. Sachant que les promesses n’engagent que ceux qui les tiennent. Pour reprendre la célébrissime phrase de Charles Pasqua, ancien ministre français de l’Intérieur. L’actuel locataire de l’Élysée, Emmanuel Macron, en compagnie d’une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement venus du monde entier, ont tenté de dresser le bilan de ces 48 heures d’échanges. Et, force est de constater qu’il est bien difficile de démêler l’écheveau, entre les déclarations de bonnes intentions et les résultats palpables face à l’urgence de la situation. Si ce n’est du côté de l’Afrique
Du concret pour le Sénégal et la Zambie
Le Sénégal a conclu lors de la COP26, à Glasgow, en novembre 2021, un « partenariat pour une transition énergétique équitable » avec un groupe de pays du Nord parmi lesquels la France et des banques multilatérales de développement, pour « atteindre 40 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2030 ». Ces partenariats ont permis à certains pays comme l’Afrique du Sud ou encore l’Indonésie de faire un grand pas vers l’abandon du charbon, considéré comme l’énergie fossile la plus émettrice de gaz à effet de serre.
Par ailleurs, au moment où nombre de pays croulent sous le poids de l’endettement du fait des crises diverses, les pays créanciers de la Zambie (notamment la Chine) ont accepté de restructurer 6,3 milliards de dollars de dette (soit environ 5,8 milliards d’euros), un peu plus de deux ans après le défaut de paiement. Des restructurations qui, aux yeux de l’ONG Oxfam, sont clairement insuffisantes. « En ignorant des solutions évidentes comme l’annulation de la dette comme l’annulation de la dette ou augmenter les impôts sur les personnes et les entreprises les plus riches, les pays du Nord réunis à ce sommet ont fait passer la cupidité de quelques-uns avant les besoins du plus grand nombre », a prévenu Fati N’zi-Hassane, directrice d’Oxfam en Afrique.
« Mécanisme de suivi »
Emmanuel Macron a annoncé la création d’un mécanisme de suivi des engagements et des discussions lancés à Paris, tout en formulant le vœu de retrouver les interlocuteurs présents dans deux ans, avant la COP25 prévue en Amazonie, pour faire le point sur les avancées issues de ce consensus. Une méthodologie qui a rencontré un écho favorable auprès des participants « J’aime l’esprit de coopération et de partenariat que j’ai observé ici. Je pense que c’est la bonne manière de travailler », s’est félicité à la tribune le président kényan, William Ruto.
La révolution annoncée concernant le Nouveau pacte financier mondial n’a pas eu lieu. Mais, la place accordée aux pays en développement, semble témoigner d’une approche inédite des problèmes de notre planète.
Par Jean-Célestin Edjangué à Paris