La visite annoncée, à Yaoundé, les 25 et 26 juillet prochains, du plus jeune président de la Vᵉ République française, met nos compatriotes de l’hexagone en effervescence.

Dans un article publié sous le titre « mais que peu bien venir faire Emmanuel Macron au Cameroun, dans son édition en ligne du 20 juillet, Jeuneafrique.com se demande « Ce que peut bien venir faire Emmanuel Macron au Cameroun », soulignant le contexte de crise internationale et nationale de cette visite annoncée pour les 25 et 26 juillet prochains. « Il ne peut ignorer les forces de l’opposition qui font un score si médiocre aux présidentielles, en particulier Maurice Kamto, il en connaît les raisons. Il ne peut ignorer les problèmes du Noso et les dissidences violentes et sécessionnistes induites. Il ne peut ignorer les accords de défense avec la Russie et les agissements de la Chine… ». L’article est co-signé par Dalami Mahaman, d’origine Camerounaise, Conseiller politique, consultant en relation publique et François Meynent, Consultant en politique africaine. Des intellectuels ont consigné leurs attentes. « Cher président, je suis heureuse que vous veniez dans mon pays d’origine : le Cameroun ». Calixte Beyala, écrivaine française d’origine camerounaise, sans se faire trop d’illusions sur les buts de la visite du président Emmanuel Macron, au Cameroun, les 25 et 26 juillet, attire l’attention du locataire de l’Élysée sur le contentieux historique, toujours pas vidé, de massacres commis par la France dans les pays bassa et bamiléké.

Interrogations

« Pour nous, cette histoire est prégnante ! Elle habite nos cœurs blessés et nos âmes meurtries ! Elle habite chaque cellule de nos corps et peuple chacune de nos respirations. Elle se décline en de centaines de milliers de camerounais morts : elle a le visage de Um Nyobe ou de Wandjie, d’Affana et d’illustres anonymes morts parce qu’ils voulaient présider à leur destinée !… », indique-t-elle, s’interrogeant : « Vous venez défendre les intérêts de la France et c’est bien, très bien. Mais allez-vous demander pardon au peuple camerounais martyrisé ? Venez-vous presser par le désir de reconnaître les crimes de la France et présenter des excuses à ce peuple meurtri ? Venez-vous établir des relations de respect mutuel ? Venez-vous pour adouber un homme pour la transition au Cameroun, cette transition dont on parle et qui n’est pas si lointaine ? ». Et de prévenir : « Sachez donc, Monsieur le Président, que le Cameroun n’est pas la Côte d’Ivoire ! Que le Cameroun n’est pas le Tchad ! Que le Cameroun n’est pas le Gabon ! ». Nonobstant ces questionnements et mises en garde, Calixte Beyala a un rêve profond : « Je vous souhaite un agréable séjour sur ma terre d’origine en espérant qu’un jour la paix réelle existera d’avec ma terre d’adoption, la France. »

Certitudes sur la coopération économique

Autre son de cloche, du côté de l’Ingénieur informaticien et Président de la plateforme républicaine, qui veut voir dans le voyage du président Macron, au Cameroun, une opportunité « Pour une nouvelle dynamique économique France-Cameroun », note-t-il, ajoutant : « La réalité des relations économiques France-Cameroun est une donnée tangible. Le président Macron doit s’inscrire sur la ligne de l’industrialisation du Cameroun et par ricochet de celle de l’Afrique centrale. C’est l’opportunité pour la France de marteler que le Cameroun doit entrer dans l’ère de l’industrialisation qui s’impose pour apporter la prospérité économique aux camerounais, ce qui est le but ultime ». Il avance des pistes pour la matérialisation de son propos. « Cette industrialisation passe par la transformation des matières premières, le développement de la filière sidérurgique qui est le socle du développement économique. Le fer du Cameroun est une occasion de transformer les matières premières pour créer des emplois. La substitution des importations, c’est-à-dire le Cameroun doit produire localement ce qu’il consomme, la constitution impérative du tissu industriel. La mécanisation de l’agriculture devient une urgence ». Fidèle Tchuinkwa pense par ailleurs que le nouveau contexte mondial créé par la guerre russo-ukrainienne doit agir comme un accélérateur pour développer des productions énergétiques locales et diminuer la dépendance vis-à-vis de l’étranger. « La crise ukrainienne révèle de nouvelles opportunités pour l’Afrique francophone. Le Cameroun comme les pays de la sous-région Afrique centrale doivent sérieusement envisager la production du Gaz pour conquérir de nouveaux marchés ».

La visite du président Emmanuel Macron au Cameroun, les 25 et 26 juillet 2022, n’a pas fini de susciter de l’intérêt bien au-delà du triangle national.

Par Jean-Célestin Edjangué à Paris

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